paroles Bob Dylan Rough and Rowdy Ways

Rough and Rowdy Ways

Bob Dylan

Date de Sortie : 19/06/2020
 

Toutes les traductions de Rough and Rowdy Ways par Bob Dylan sont maintenant disponibles

Publié le: 23/06/2020 13:59
Mis à jour le: 05/10/2020 12:27
Qui de mieux placé que la légende de la chanson américaine Robert Zimmerman pour nous raconter que la vie est loin d'être un long fleuve tranquille, mais plutôt un chemin sinueux ? Il nous revient sur ce nouvel opus, 58 ans après le premier de sa carrière, et il ne déçoit pas.

Bob Dylan est inépuisable. A 79 ans, l’artiste mythique sort son 39ème album studio, Rough and Rowdy Ways. Si ses fans l’attendaient inlassablement, ils doivent certainement être conquis. Car fidèle à lui-même, l’album témoigne de sa prose légendaire qui lui avait justement valu le Prix Nobel de Littérature 2016, considérant que le chanteur avait révolutionné l’expression poétique dans la musique américaine. Retour sur ce dernier opus tout juste sorti ce 19 juin.

 

Zimmy a su nous faire tenir en haleine, puisqu’il a sorti en mars dernier Murder Most Foul, un single de 16 minutes en annonce à son album, premier morceau original de l’artiste depuis 2012. Le titre est foisonnant : sur une mélodie guidée par un piano accompagné de violoncelle, se pose sa voix rocailleuse comme un grand sage qui observe un monde partir en fumée. De l’assassinat de Kennedy aux discriminations et violences policières, le morceau fait état des lieux d’un pays en proie au chaos. Il y trouve néanmoins une touche de poésie dans la musique et n’oublie pas de saluer les plus grands de son temps tels que les Eagles et les Beatles.

 

« « I ain’t no false prophet / I just said what I said / I’m just here to bring vengeance on somebody’s head »

 

« Je ne suis pas un faux prophète / J’ai dit ce que j’ai dit / Je suis juste ici pour venger quelqu’un »

 

Alors avec un morceau si puissant derrière ses airs très posés, qui fait l’objet de tout un CD qui lui est consacré sur l’album, Bob Dylan a su créer une attente quant à son futur album. Le titre a même fait le top des charts. Mais le chanteur sait se montrer humble, malgré le titre de légende qu’on lui accorde bien souvent : c’est le sujet de la deuxième track de l’album, False Prophet. On sent que l’homme est bien mûr, qu’il a un recul certain - sans doute est-ce lié à son âge, le bon vieux Bob n’est plus tout jeune. Mais force est de constater que plus d’un n’auraient pas accordé tant d’importance à l’humilité en ayant connu une telle célébrité. La pudeur semble être une valeur extrêmement importante pour l’artiste, qui même pour un Prix Nobel a mis du temps à se présenter pour le récupérer. Quand on connaît l’égocentrisme infini de certains qui ont une carrière bien moindre à celle de Bob Dylan, il a le mérite d’être érigé en modèle, pour ça et pour bien d’autres choses. 

 

Inspiré du poème Song of Myself, 51 de Walt Whitman, le titre inaugurant l’album I Contain Multitudes agit comme une profonde introspection au travers de références toutes plus riches les unes que les autres, et pour le moins diversifiées : aussi bien Indiana Jones qu’Anne Frank ou encore Chopin. Ce premier morceau de l’album agit comme un écho au dernier, lui aussi étant une ballade délicate, cette fois sur accord de guitare acoustique.

 

Ainsi, le chanteur mythique n’a visiblement pas dit son dernier mot. Lui qui enchaîne les tournées depuis trente ans n’a pas fini de nous faire vibrer par sa poésie et la richesse de son phrasé. Il espère pouvoir reprendre sa tournée américaine au plus vite.

Yassmine Haska