Voici les poussées de sève
C’est la saison où tout lève
Où l’hiver s’en va brimé
Avril enfin se défile
Fait place à la chlorophylle
Et au muguet boutonnier
Vannier.
Ô temps, suspends les tartines
De Monsieur de Lamartine !
Qui pourraient me déprimer
Je préfère aux monotones
Pensées, à leur vent d’automne
Moi, le souffle printanier
Vannier
La vie t’a laissé valide
Longtemps alerte et solide
Et le cœur bien arrimé
C’est beau d’arriver à l’âge
Où les esprits déménagent
Quand on reste casanier
Vannier.
Tu fuyais ceux qui chicanent
Qui caquettent et cancanent
Sur rien, sur tout, pour frimer
D’ailleurs relever l’insulte
De ces fauteurs de tumulte
Ça rend bête et rancunier
Vannier.
Tu priais, mais sans rosaire
Pour les fils de la misère
Ceux qui naissent opprimés
Ceux qui viennent sans crépine
Dans des fleurs cafies d’épines
Ou à l’ombre d’un guignier
Vannier.
Hier, sur ma joue de potache
Tous les poils de ta moustache
Sont restés comme imprimés
Avec la moue de ta lippe
Une bonne odeur de pipe
T’avais l’air d’un boucanier
Vannier.
Je sens le feu de la forge
Une boule dans ma gorge
Difficile à réprimer
C’est peu dire que j’espère
Te revoir un jour, grand-père
En un pays cocagnier
Vannier
Dans un bruissement d’abeilles
Tu tresserais tes corbeilles
Je dirais mes bouts-rimés
Alors, de rimes en tresses
Je saurai que la tendresse
Ne se met pas au panier
Vannier
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