Ça fait un an qu'on s'est pas vus
Un an que tu n'es pas rev'nu
Du lointain pays où tu vis
Et ton courrier hebdomadaire
Ne suffit pas à rendre l'air
Plus supportable qu'à Roissy
Là-haut, dans le ciel montagnard,
Les avions filent et j'aime à croire
Que l'un d'entre eux te ramènerait
Avant que s'éteigne, un beau soir,
Comme une dernière lueur d'espoir
La petite flamme de ton briquet
Je l'ai toujours à ma portée
Ce briquet que tu m'as donné
Dans le hall de l'aéroport
Moi qui perds tout ce qu'on me donne
Pas question qu'il ne m'abandonne
C'est avec lui que je m'endors
Comme un enfant et son nounours
Je te rejoins sur la Grande Ourse
Et quand la Lune disparaît
Je fais briller dans la guinguette
Tous les lampions des soirs de fête
À la lueur de ton briquet
Que veux-tu, chacun son fétiche
C'est un peu la médaille du riche
Mon trésor de Rackham le Rouge
C'est ma modeste Toison d'or
Ma minuscule Île au trésor
Et le feu sacré du peau-rouge
Si les gens disent "T'as pas du feu ?"
Je leur dis "Non !" et dans leur yeux
On peut lire la réprobation
Qui doit tourmenter ces braves gens
Aux yeux desquels je passe tout l' temps
Pour un disciple d'Harpagon
J'aurais pas pensé qu'un briquet
Aurait fourni un tel sujet
Pour composer ces quelques mots
Mais ça vaut largement les fleurs
Qui n'auraient pas tenu deux heures
De Roissy au Trocadéro
Car on sait bien que les jardins
Même arrosés par les chagrins
Ne supportent pas l'eau salée
Alors merci pour ce p'tit rien
Qui m'a si bien chauffé les mains
Et que je n' pourrai pas jeter
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