Est-ce qu'on peut en vouloir à une mère qui, à peine perdu les eaux
Vous avait déjà tourné le dos?
Est-ce qu'on peut en vouloir à une mère qui, tout bambino
Vous a abandonné dans un sale berceau?
Est-ce qu'on peut en vouloir à une mère qui, tout môme
Vous a jeté au milieu d'un sale barrio?
Un monde où, pour vivre, il faut apprendre à s'méfier
Où pour les meufs sans frères, c'est la misère
Pour le lascar trop faible, un vrai calvaire
Un monde où le RMIste est un privilégié
Le diplômé le meilleur client du dealer
Le chouraveur plus respecté qu'le taffeur
Un monde où les plans d'la rue rendent dérisoire l'école
Des sales bahuts délabrés
Où les profs ont démissionné avant même d'avoir commencé
Est-ce qu'on peut en vouloir à une mère qui vous a laissé pousser dans un monde
Où la valeur d'un raclo s'évalue au prix d'ses fringues
Ou à celui du fer au volant duquel il fait l'beau?
Est-ce qu'on peut en vouloir à une mère d'avoir laissé son petit dans un monde
Où les modèles sont les tauliers d'la cave
Ou les stars du sport comme Asloum ou Beckham
Un monde où pour celui qui va mal
Entre la seringue et le flingue
Le choix est bien mince
Où Buscapé est une trompette, Zé Pequenho une bête de mec
Est-ce qu'on peut éprouver de l'amertume
À l'égard d'une mère dont la seule réponse est la punition plutôt qu'la compassion
Juger plutôt qu'de pardonner
Est-ce qu'on peut éprouver de l'amertume à l'égard d'une mère qui vous a fait grandir dans un vivier à statistiques
Cobaye
Où les bleus défouraillent leurs Flash-ball comme des cow-boys
Une mère dont la seule réponse est la punition plutôt qu'la compassion
Une mère qui a choisi l'enfant prodige plutôt qu'le boiteux
Négligé le pauvre môme pour la tête blonde
Abandonné le miséreux pour le plus heureux
Moi j'aurais voulu qu'tu fasses pas d'différence, avoir une belle enfance
Avoir les mêmes chances avec mes frères, du même lit ou pas, marcher dans tes pas
Être ami plutôt qu'ennemi
J'les aurais aimés plutôt qu'les mépriser
Eh, Marianne, entends les plaintes de tes enfants
Entends leurs hurlements
Sous les coups de tes régiments
Eh, Marianne, entends comme ils ont mal
Traités comme des bêtes abominables
Eh, Marianne, tes principes d'antan se font la malle
Eh, Marianne, entends les plaintes de tes enfants meurtris
Après tant d'mépris, leur rancune est légitime
Eh, Marianne, entends les plaintes de tes enfants
Mais en vrai, ça s'peut pas
Un enfant ça parle toujours à sa mère
Il suffit qu'elle lui ouvre les bras
Eh, Marianne, entends les plaintes de tes enfants
Entends leurs hurlements
Sous les coups de tes régiments
Eh, Marianne, entends comme ils ont mal
Traités comme des bêtes abominables
Eh, Marianne, tes principes d'antan se font la malle
Eh, Marianne, entends les plaintes de tes enfants meurtris
Après tant d'mépris, leur rancune est légitime
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