Le plaisir que je vis
Je le sais malgré moi
Est jumelé lui aussi
À un mal qui déçoit
J'ai beau te dire je t'aime
Je sais qu'à force de parler
Je me pendrai quand même
Au corps d'une logorrhée
Car l'amour à lui seul
Jamais ne suffira
Il exige, puis engueule
Pour se ramener au pas
C'est complexe et bizarre
De se donner à l'autre
On s'aime, on se bagarre
Pourvu que c'est côte à côte
Où sont passés les heures
À s'inventer des rêves
Contre mon gré mon coeur
Notre amour part en grève
Taisons-nous très très fort
V'là la rage qui se lève
Serrons-nous sans remords
Que la querelle crève
Pourtant à nos débuts
On vivait dans les bras
De nos coeurs, repus
Rassasiés de nos joies
On fabriquait l'avenir
À grand coup de j'te promets
On martelait que pour jouir
Fallait savoir pardonner
Je m'excuse d'avance
Mais je manque de prudence
Je m'empêche d'empêcher
Tous ces mots qui s'élancent
Je m'excuse déjà
Mais je sens que la logorrhée
S'est éprise de nous
Pour mieux nous désaccorder
Pour en faire une chamaille
Puis il faut que j'm'en aille
Je vais prendre de l'air
Et la trêve de bataille
Et le nerfs de la guerre
Je l'ai perdu de vu
Ce qui m'a mis en colère
Je ne m'en souviens plus
Et je me prends la tête
Toi ne prends pas la peine
De m'aider je suis bête
Et ma bêtise vilaine
Vu l'allure que tu as
Je crois bien m'être égaré
Faut pas et faux pas
Cette fichue logorrhée
Pourtant à nos débuts
On vivait dans les bras
De nos coeurs, repus
Rassasiés de nos joies
On fabriquait l'avenir
À grand coup de j'te promets
On martelait que pour jouir
Fallait savoir pardonner
Juste avant qu'on s'endorme
Je sais, c'est peut-être de trop
Mais j'crois pas que ce soit la norme
Que l'on vive tous ces maux
Maux de têtes, maux de coeur
J'ai même mal aux jointures
Parce qu'hier la rancoeur
M'a fait rougir les murs
Des fois j'me dis qu'au fond
Notre idée de l'amour
A gâché c'qu'on a de bon
Faudrait faire demi-tour
Pourtant à nos débuts
On vivait dans les bras
De nos coeurs, repus
Rassasiés de nos joies
Mais des fois mon amour
La seule manière de s'aimer
C'est d'avoir la bravoure
De savoir abandonner
J'ai connu trop d'histoires idiotes et moroses
Ceux qui m'ont faites trop boire
Qui ne méritent pas nos proses
Toutes ces âmes autre fois que je trouvais vilaines
Ont laissé libre voix à une seule main : la tienne
À travers tes yeux
Je reconnais enfin
Que j'ai fâché les dieux
Que j'ai mordu la main
Des cieux qui me nourrissent
De leurs joies, leurs chagrins
Au fond de moi pourrissent
Tous mes rêves de gamins
[Incomplet]
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