Quand Dieu a compris son erreur, Il nous a mis des dates de péremption
L'Homme est un Homme pour le loup, vomit sa rédemption
Le monde est civilisé, autant qu'une pulsion d'meurtre
Plus j'avance dans les décibels, et plus on m'heurte
Quitte à c'que l'aiguille tourne, j'écris de sombres manèges
Entre cœur froid et carotte, pas besoin que tombe la neige
Ne vivons que de chocs tels des centres de cloche
Les seules urnes auxquelles je crois contiennent des cendres de proches
Renvoie les nymphes sur leur trottoir humide
Beaux et noirs, leurs regards sont des espoirs futiles
Sûrement qu'elles seraient moins jolies sans leur eyeliner
J'perds le fil comme une couturière souffrant d'Alzheimer
Aucun de nous ne terminera en mythe
Ils veulent être des légendes, moi, j'ai la lumière en feat'
On n'affronte pas ses démons avec une Remington
À la recherche du Paradis perdu de John Milton
Assis au rade, le jus d'raisin les rend mi-figues
Heureux le fêlé car il laisse passer la wi-fi
La jeunesse finit aux Ass'decs, pire
Affirment qu'ils font la fête, à jeun ils ont que dalle à s'dire
Les murs de verre deviennent nos styles de vie
Petit désert à la recherche d'un signe de Nil
Bouquet de gentianes ou bien noyé de Suze
Pas d'anniversaire mais douze loyers de plus
Les cols blancs imposent leur Eden aux bourres-pifs
Ils te diront quoi faire, comment faire, mais jamais pour qui
L'uniformité : seule récompense que les puissants décernent
Faire de chaque jour un inédit dans la compil' des siècles
"La voûte céleste n'est qu'un décor de carton-pâte"
M'a dit, cette nuit, l'homme mort de froid au coin d'la rue il y a un mois
L'espoir doit avoir les traits usés d'un vieux rōnin
Tous dans la place mais, pour moi, ce n'est qu'un lieu commun
L'ivresse, c'est l'espoir avec un corps broyé
Ils tentent de se redresser l'âme avec du tord-boyaux
Aucun repère, l'Homme nouveau est intriguant
Une bio' du Che sur l'étagère, du Coca au frigo
J'veux bien n'pas être réac', mais la vie a des goûts d'chiotte
Les Dieux traînent au comptoir, avalent des shooters de Roundup
L'ère du temps emporte chaque âme servile qui s'agenouille
Les rejette mortes toutes au même endroit, il n'est qu'une pluie d'grenouilles
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