On l’attendait avec impatience : l’album posthume de Juice WRLD est sorti. Une impatience telle que la sortie de l’album a provoqué un crash sur les plateformes de streaming tant tous les fans se sont jetés dessus.
Il faut dire que le moment est assez fort en émotion : sa mort avec touché la sphère emo-rap étatsunienne de plein fouet. Cet album vient rendre éternelle sa présence à travers la musique. Retour sur les moments les plus marquants de ce projet.
Ces mots qui ouvrent le premier véritable morceau de l’album sont assez sombres, et témoignent de la déperdition de l’artiste. Il se bat contre ses propres démons, qui le dévorent de l’intérieur, et qui parfois prennent son contrôle à son insu. Addict aux opioïdes et dépressif, le rappeur voit Satan : hallucination ou incarnation de tous ses maux ? Toujours est-il que ce bain dans les flammes dès les premiers mots est particulièrement glaçant.
« Abandon all ships, it's about to go down / I’m Titanic »
« Abandonnez tous les navires, il est sur le point de couler / Je suis le Titanic »
Juice se voit en le Titanic : sa santé mentale le fait couler comme ce fameux bateau en 1912. Des propos très fatalistes résumés en une belle personnification.
Ces paroles sont particulièrement saisissantes quand on connait le sort de l’artiste… Lui qui est décédé en décembre dernier d’une overdose de codéine, l’entendre décrire les sensations que lui procure ce produit tant physiquement que psychologiquement - c’est son âme directement qui est atteinte - en concluant par ce « When it’s my time, I’ll know » des plus frappants quand on sait que c’est ce qui a causé sa mort. Si ces propos sont indéniablement touchants, ils sont brillamment écrits, avec cette comparaisons aux éclipses, avec ce rouge infernal, un rouge qui revient sans cesse au travers de ses morceaux.
Tout prend un sens assez dramatique aux vues de la mort de l’artiste. Lui qui promettait à sa petite amie de rompre avec la drogue, alors qu’elle s’inquiétait grandement pour lui, n’a pas réussi à vaincre son addiction. La volonté était pourtant là, en témoigne ces tristes lyrics.
Le rappeur trahit une assez grande sensibilité amoureuse dans ces quelques lignes : à la façon dont il raconte cette dispute avec sa petite amie, on sent qu’il est profondément atteint. Impossible de rester de marbre, avec ce « I Will never come back home » qui résonne à double sens. Il ne rentrera plus jamais à la maison car il est en colère contre sa petite amie à cet instant, mais surtout il ne rentrera plus jamais à la maison car il n’est plus.
« Lost too many this year / Shed too many of them tears / Now a nigga richer / But there's way too many people missing from the picture »
« J'en ai perdu trop cette année / J'ai versé trop de larmes / Maintenant un négro plus riche / Mais il y a beaucoup trop de gens qui manquent au tableau »
Can’t die
Il constate sa réussite en termes monétaires, mais Juice WRLD ne s’en satisfait pas. Il aimerait figurer aux côtés des autres grands artistes de son domaine, mais ils manquent à l’appel : on peut penser qu’il parle là de XXXTentacion et de Lil Peep, tous deux décédés à quelques mois d’intervalle. Rien ne consolera sa peine, certainement pas l’argent, quand ce sont des personnes qu’il estime et respecte qui ne sont plus.