Ils ont des tronches de profs
Ils se branlent sur une strophe
De Ferré, Brel ou Brassens
Ils se retrouvent à douze
Dans une cave à partouze
Au concert de Georgette Lapince
De la chanson à texte
Attention plus un geste
Le public est en sueur
Une rime orpheline
Fait mouiller Jacqueline
Presque autant qu'un paquet de p'tits beurres
Des vieux boulets de la chanson française
M'ont invité à jouer c'est un piège
J'comprends rien à leur vie
Les copains, Moustaki
Sont gentils mais bonjour l'haleine
En poème je suis nul
Donnez une rime en ul
J'en ai une, j'suis pas sûr qu'ils aiment
Puis j'y connais que dalle
En chanson médiévale
J'écoute pas les chanteurs morts
Puis j'veux pas faire le zouave
Devant un type qui bavent
Et un autre barbu qui dort
Des vieux boulets de la chanson française
M'ont invité à l'heure de leur sieste
On les croise béa
À la Fête de l'Huma
Au stand de la chanson social
La Georgette éméchée
Chante à gorge déployée
C'est la dure lutte finale
Oh putain c'est l'enfer
J'sais pas rouler les R
J'voudrais pas jouer les troubles fêtes
Je ne fume pas la pipe
Je ne bouffe pas de trips
J'voudrais déranger la secte
Les vieux boulets de la chanson française
Chante du Jean Ferrat quand ils baisent
"Oh oui, oh oui, que la montagne est belle"
Quand je dis vieux boulets
Faut pas s'imaginer
Un repaire de nonagénaire
Il y a des jeunes boulet
La trentaine façonnée
Qui ressemblent à des grands pères
À bretelles, rouflaquettes
À coup de valse musette
Un béret, putain c'que t'es moche
Toi sympa tu plaisantes
Je pari qu'en quarante
Tu m'aurais balancé aux Boshs
On se s'rait farci
De la chanson Allemande
Ce qui n'est pas pire
Qu'la chanson française
Tin tin tin !
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