Pour la lutte qui s’ouvre au seuil des mauvais jours
Ma mère m’a fait don d’un petit portrait d’elle,
Un gage auquel je suis resté depuis fidèle
Et qu’à mon cou suspend un cordon de velours.
Sur l’autel de ton coeur (puisque la mort m’appelle)
Enfant je veillerai, m’a-t-elle dit, toujours.
Que ceci chasse au loin les funestes amours,
Comme un lampion d’or, gardien d’une chapelle.
Ah ! suis tranquille en les ténèbres du cercueil !
Ce talisman sacré de ma jeunesse en deuil
Préservera ton fils des bras de la Luxure,
Tant j’aurais peur de voir un jour, sur ton portrait,
Couler de tes yeux doux les pleurs d’une blessure,
Mère ! dont je mourrais, plein d’éternel regret.
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