Tu prends la tangente bien avant l’heure
Pour ne plus jamais revenir
D’ici résonne encore la vie, la fureur
Et des bouts du monde, tes fous rires
Athènes se diamante de poussières
Que mes yeux peignent en natures mortes
Toi, le sang, la nuit blanche, folies en cohorte
Dont je reste milliardaire
La mer battait nos visages
Aucun souffle, aucun naufrage
Rien ne pouvait nous éteindre
Oui je sais, la mort fait la queue
N’ai-je donc jamais rien fait d’autre
Que te rejoindre?
Aux rotondités océanes
Qui à mes quatorze ans révolus
M’ont vu rougir à en allumer des havanes
Pour des plages d’allemandes nues
Tu t’accrochais aux tortues de mer
Et Pacotille nous sacrait rois
Quand je pense, au dérisoire de tous ces bien plus morts que toi
Et qui se croient milliardaires...
La mer battait nos visages
Aucun souffle, aucun naufrage
Rien ne pouvait nous éteindre
Oui je sais, la mort fait la queue
N’ai-je donc jamais rien fait d’autre
Que te rejoindre?
C’est pas la gaité Montparnasse
Mais j’ai mis du poivre dans le missel
Que le cimetière puisse éternuer ta crevasse
Qu’elle rejaillisse à travers ciel
On est tous là, tous solitaires
Et moi, orphelin de tes vacarmes
L’encre me vint quand il n’y eut plus de larmes
Mais dont je reste à jamais milliardaire
La mer battait nos visages
Aucun souffle, aucun naufrage
Rien ne pouvait nous éteindre
Oui je sais, la mort fait la queue
N’ai-je donc jamais rien fait d’autre
Que te rejoindre ?
Te rejoindre
Milliardaire
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