Nous sortons dans leur monde
Deux petites mains tiennent les miennes
C'est l'heure ancienne l'eau profonde
L'odeur des siècles à notre traîne
Sur le chemin l'orage gronde
Les arbres ont le dos entassé
Qu'ont-il donc fait pour mériter
Le feu soudain le feu
Nous venons dans leur mondes
Deux petites mains tiennent les miennes
Fripées elles ont plus de cent ans
Et nous sortons de l'eau profonde
Nous venons de l'épée et des bombes
La terre battue puis soulevée
Par les déflagrations, les frondes
Et puis soudain le champ de blé
Nous nous résorbons comme l'ombre
Sur le bitume, sur les sentiers
Où des filles seules dans leur monde
Et ceux des villages à côté
Tout ceux sortis de l'eau profonde
C'est l'heure ancienne c'est dans leur monde
Ce que le monde a balayé
Ces deux mains qui tenaient les miennes
Et que j'ai tant et tant brassé
Au brouillard nous sommes retournés
Sur d'autres arbres l'orage gronde
Nous vivons sans le mériter
Et puis le feu soudain le feu
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