Elle est dans l’atrium la blonde Lycoris
Sous un flot parfumé mollement renversée.
Comme un saule jauni s’épand sous la rosée,
Ses cheveux sur son sein pleuvent longs et fleuris.
Dans les roseaux, vis-tu, sur un fleuve bleuâtre,
Le soir, glisser le front de la pâle Phoebé ?
– Elle dort dans son bain et sa gorge d’albâtre,
Comme la lune, argente un flot du ciel tombé.
Son doigt qui sur l’eau calme effeuillait une rose
Comme une urne odorante offre un calice vert :
Descends, ô brune Hébé ! verse de ta main rose
Ce vin qui fait qu’un coeur brûle, à tout coeur ouvert.
Elle est dans l’atrium la blonde Lycoris
Sous un flot parfumé mollement renversée :
Comme ton arc d’argent, Diane aux forêts lancée,
Se détend son beau corps sous ses amants choisis.