L’ombre noyait les bois. C’était un soir antique.
Les dieux puissants, vaincus par le Dieu pathétique
Après mille ans d’Olympe avaient quitté la terre,
Et la sirynx pleurait dans Tempé solitaire.
Sur la mer en émoi, vers l’orient mystique,
Une aube se levait. Pleins de souffles étranges
Les chênes remuaient des branches prophétiques,
Et les grands lys élus versaient leurs blancs calices
Aux lacs sanctifiés visités par les Anges.
Le ciel était plus doux qu’un col de tourterelle…
Rêveuse, en longs cheveux, une nymphe […] frêle
Tressait de pâles fleurs autour d’une amulette.
Et près d’elle, dans le crépuscule idyllique,
Un petit Faune triste, aux yeux de violette,
Disait sur un roseau son coeur mélancolique
Et c’était le dernier amour du soir antique