Ingrate…, pour t’avoir bien servie…,
Adorant ta beauté,
Je vois bien qu’à la fin tu m’osteras la vie
Après la liberté.
DE LINGENDES.
… Je l’adore et meurs de trop aimer.
PHILIPPE DESPORTES.
Je voudrais l’oublier, ou ne pas la connaître…
Oh, si j’avais pensé que dans mon coeur dût naître
Ce feu qui le dévore et qui ne s’éteint pas,
Loin d’elle encore à temps j’aurais porté mes pas…
Mais non, il le fallait ; c’était ma destinée !
Contre elle vainement dans mon âme indignée
Je crie et me révolte ; il le fallait. Le soir,
À l’ombre des tilleuls elle venait s’asseoir,
Je la voyais. Son front candide où ses pensées
D’une rougeur pudique arrivent nuancées,
Sous l’arc d’un sourcil brun son oeil étincelant,
Par un éclair rapide en silence parlant,
Et ses propos naïfs, et sa grâce enfantine,
Et parfois dans nos jeux sa colère mutine,
Tout en elle d’amour et d’espoir m’enivrait.
À des songes dorés mon âme se livrait,
Elle était tout pour moi qui ne suis rien pour elle !
De ses affections ombre et miroir fidèle,
Je riais, je pleurais, à son rire, à ses pleurs,
Lorsqu’elle me contait sa joie ou ses douleurs.
Sa vie était la mienne ; une espérance folle
Me flattait de toucher un jour ce coeur frivole.
Mais elle, à tant d’amour qu’elle n’a pas compris,
N’a jamais répondu que par le froid mépris,
La vague indifférence, et la haine peut-être !…
Je voudrais l’oublier, ou ne pas la connaître.
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