Tabassée a mort par amour,
Parait qu'c'est courant de nos jours
Le métier d’épouse n'est pas sur
Quand on est la femme d'un vrai dur.
Mais celle qu'il appelle sa trainée
D’infidélité soupçonnée
A pourtant aime ce débris
Qui la frappe a bras raccourcit.
Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con,
Que je dédie cette chanson.
Au commissariat du quartier
La femme tuméfiée et l’époux
Sont debout devant le brigadier
Qui soupire et dit : "encore vous !
Votre mari présent, chère madame,
Prétend qu'vous l'avez bien cherche,
Pourquoi faire alors tout un drame ?
Vous n’êtes pas tellement amochée !"
Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con,
Que je dédie cette chanson.
Il prétend qu'vous êtes économe
Du tissu qui cache vos rondeurs
En vous corrigeant, c'est en somme
Qu'il apaise un peu sa rancoeur.
Rentrez tous les deux vous coucher
Ca va s'regler sur l'oreiller
Les voisins n'vont pas protester
En d'vinant pourquoi vous criez !
Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con,
Que je dédie cette chanson.
Tant qu'les voies de fait sont bénignes
Des blessures ouvertes ou des bleus,
Pour nous, policiers, la consigne
C'est de n'pas sévir pour si peu.
S'il vous étouffait sous la couette,
S'il vous étranglait de ses mains,
Nous pourrions ouvrir une enquête,
Vous n'seriez pas morte pour rien !
Oui c'est a toutes les femmes battues
Qui jusqu’à présent se sont tues
Frappées a mort par un sale con
Que je dédie cette chanson.
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