Réquisitoire contre Alan Stivell
13 octobre 1982
Françaises, Français,
Belges, Belges,
Vaniticases, Vaniticais,
Mon Massif central,
Monsieur l'avocat le plus bas d'Inter,
Monsieur Super-Biniou,
Mesdames et messieurs les jurés,
Public chéri, mon amour.
Bonjour ma colère, salut ma hargne, et mon courroux...
Coucou.
Debout, camarades seine-et-marnaises et seine-et- marnais ! Allons-nous encore longtemps plier l'échiné sous le joug français ? Je dis non !
Il est temps, il est grand temps que la Seine-et- Marne retrouve son authenticité spécifique, sa spécificité autonomique, son autonomicité. authenticitaire, et sa seine-et-marnicitude, sans laquelle il n'y a pas de seine-et-marnicité !
Debout, les damnés de la Terre ! Secouez-vous, Seine-et-Marnais ! Lève-toi, fils de Melun, lève-toi, père de Couilly, debout, nègres de Meaux ! Secouez- vous ! Secouez-moi ! Au rang, Ginette ! Au rang, Ginette. C'est frais, ça vient de la Seine-et-Marne.Seine-et-Marnaises et Seine-et-Marnais, entendez- vous dans nos campagnes mugir ces féroces Parisiens ? Ils viennent jusque dans nos bras égorger nos betteraves fourragères ! Je dis assez ! Dehors les Français ! Nous vous bouterons hors d'Ozoir-la- Ferrière. Au dernier recensement, la Seine-et-Marne comptait 820000 habitants, en comptant les femmes et les juifs ! C'est cette marée humaine de 820000 opprimés qui se lève aujourd'hui pour exiger du pouvoir central de Paris la reconnaissancitude de l'identicité particularismique du seine-et-marnisme et la formation à la Ferté-sous-Jouarre d'un gouvernement spécificificificificiquement seine-et-marnique. Un gouvernement qui prenne en compte les problèmes intrinsèquement intrinsèques de notre pays dont nous chasserons, s'il le faut par la force, l'occupant étranger, et notamment les trois mille Bretons qui vivent à Coulommiers ! Parlons-en des Bretons !
Alan Stivell est un escroc ! Il est aussi breton que je suis socialiste ! Bretonniennes, Bretonniens, n'écoutez pas ce barde ! C'est un faux ! J'ai ici l'acte de naissance de cette immonde gargouille qui mange les crêpes des Français ! Cet homme est un atroce bâtard de juif anglais et de gourde italienne ! Quand vous saurez, mesdames et messieurs les jurés, ce qu'est vraiment un Anglais, ce qu'est vraiment une Italienne, vous chasserez ce salopard à coups de biniou dans la gueule.
Il y a deux sortes d'Italiens. Les Italiens du Nord, qui vivent au Nord, et les Italiens du Sud, qui meurent au Sud.
Les Italiens sont tous des voleurs. Ils n'arrêtent de manger des nouilles que pour voler. Je sais de quoi je parle, il m'arrive Souvent de voyager à travers l'Italie.
Eh bien, je peux en témoigner : on ne m'a jamais rien volé ! N'est-ce pas extraordinaire ?
Comme les Espagnols, les Italiens ne parlent pas le français !
Rendez-vous compte que, pour se comprendre entre eux, les malheureux sont obligés de parler italien ! C'est horrible.
La capitale de l'Italie s'appelle Rome, en hommage à Raimu et Rémoulade qui fondèrent la ville à quatre pattes sous une louve, mais enfin passons. Peu de villes offrent au touriste autant d'attraits que Rome. Certaines ruines romaines sont tellement belles qu'on dirait le Palais-Bourbon presque fini.
Peu de gens, de nos jours, savent où est née la Renaissance italienne. Eh bien, je suis en mesure de vous le révéler : la Renaissance italienne est née en Italie. Michel-Ange, le Tintoret, Fra Angelico, Léonard de Vinci, Saint-Raphaël, Saint-Martini, etc., etc., tous étaient italiens.
Plus encore qu'à Rome, c'est à Venise que le visiteur s'esbaudit devant tant de splendeur offerte aux regards. Je ne parle pas seulement des filles, qui ont des nichons énormes, mais des innombrables palais somptueux qui bordent la lagune vénitienne où la ville s'enfonce désespérément de jour en jour au rythme lent de sa propre décadence et de la nôtre, entraînant aux abysses toute l'intelligence et la beauté du vieux monde. Il faut être con ou footballeur pour ne pas aimer Venise.
En la quittant, je me suis dit : « Léon, c'est à Venise que tu reviendras mourir. » (Depuis le 10 mai, quand je suis tout seul, je m'appelle « Léon », en hommage à Léon Blum.)
Donc, Alan Stivell est con par sa mère. Honnissons maintenant son papa, le sinistre Anglais Gerald Fitzgerald Kiss my ass Stivell.
L'Anglais est appelé ainsi à cause de ses traits anguleux. C'est pourquoi les Anglais sont tous des angulés. Tandis que le Français lui est un ongulé comme le cochon.
Alors que le cochon et le Français sont omnivores, l'Anglais mange du gigot à la menthe, du bœuf à la menthe, du thé à la menthe, voire de la menthe à la menthe.
Non content de faire bouillir les viandes rouges, l'Anglais fait cuire les viandes blanches, telle Jeanne d'Arc qui mourut dans la Seine-Maritime et dans les flammes en lançant vers Dieu ce cri d'amour : « Mon Dieu, mon Dieu, baisse un peu le chauffage ! »
Les deux caractéristiques essentielles de l'Anglais sont l'humour et le gazon. Sans humour et sans gazon, l'Anglais s'étiole et se fane et devient creux comme un concerto de Schônberg.
L'Anglais tond son gazon très court, ce qui permet à son humour de voler au ras des pâquerettes.
Comment reconnaître l'humour anglais de l'humour français ? L'humour anglais souligne avec amertume et désespoir l'absurdité du monde alors que l'humour français se rit de ma belle-mère.
En dehors des heures d'humour, on peut reconnaître l'Anglais à son flegme. Qu'est-ce que le flegme britannique ? Dans son époustouflant Britannicus (1669), Jean Racine nous montre comment son héros continue imperturbablement de lire L'Osservatore romano pendant que Néron lui donne des coups de pied dans le phlegmon. D'où l'expression : Le phlegmon britannicus = flegme britannique.
Exemples de flegme britannique :
Quand une bombe de cent mille mégatonnes tombe dans sa tasse de thé, l'Anglais reste plongé dans son journal et dit : « Hum, ça se couvre. »
Quand il entre en érection, l'Anglais reste dans sa femme et dit : « Hum, ça se lève. »
Les Anglais ont-ils un chef ?
Bien sûr, imbécile. Sinon ce seraient des animaux. Le chef des Anglais s'appelle madame de Fer. De même que madame Polystyrène est expansée, madame de Fer est inflexible. Elle ne bouge pas, elle ne plie pas, ne cille pas. Même quand son mari la besogne, la dame de Fer ne bouge pas. Nous sommes là en présence d'un cas d'inflexibilité tout à fait étonnant, qui n'est pas sans rappeler celui de Mirabeau n'en sortant que par la volonté du peuple ou la force des zigounettes.
Donc Alan Stivell est coupable !
Alan Stivell : Ce chanteur celte a largement contribué au succès des albums de Bécassine en Afrique orientale et notamment au Cap-Vert dont les singes locaux - les bardes - ont ensuite répandu le sida dans le monde.
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