J’ai aperçu un peu plus loin pleurer un éléphant
Tout près du jardin, où viennent souvent les amants
Assis sur un banc, à quelques pas des toboggans
Là où les plus brillants arrivent encore à calmer les enfants
Je me suis rapproché de l’animal en détresse
Posé sur ses fesses avec l’air d’un moral en baisse
Loin de toute promesse, loin de faire honneur à l’espèce
Il n’arrêtait pas de répéter qu’il fallait que tout cela cesse
Je voyais de la haine, ou peut-être de la peine
Couler dans ses veines, qu’il avait pu semer lui-même
Au fond de son cœur, ou planté dans son épiderme
Je me disais quel malheur de voir comme ça un si grand pachyderme
Il avait l’air fort et pourtant si inutile
Ce grand sémaphore bâti sur des pieds d’argile
Avec un cœur surement oublié de sagesse
Mais qui avait vécu des printemps pour en faire des caisses
Les cimetières à l’ombre de nos ennuis, attendent patiemment
Les riches ceux du monde, comme toutes ces pierres levées depuis
Qui regardent en chantant, passer les éléphants
Je me suis rapproché de cet être à la peau épaisse
Pour qu’enfin dégraisse, ma vision de cette âme en laisse
Et devenir plus fort, en laissant tomber ma paresse
Dans un autre décor où il m'est plus simple de conter la messe
Je lui ai dit, gros et si on communiquait
Si entre deux roues, les rhinos nous foutaient la paix
Je pourrai peut-être comprendre ton aspect
Là c’est vision de cette tête que tu aimerais surement effacer
Il m’a dit, ah oui écoute bien mon ami
Je n’ai pas le temps, de discuter de toi ici
Car à travers moi tu veux connaitre ta vie
Mais ton chemin est un cimetière qui n’a pas besoin d’un avis
Les cimetières à l’ombre de nos ennuis, attendent patiemment
Les riches ceux du monde, comme toutes ces pierres levées depuis
Qui regardent en chantant, passer les éléphants
Marcher les éléphants, marcher tous ensemble
Marchent les éléphants qui passent et nous ressemblent
La marche de la vie, qui navigue et qui rassemble
Tous les patriarches qui ont compris avant d’apprendre
Puis il est parti d’un côté sans même se retourner
Les mains dans les poches, et la démarche chaloupée
Tout en sifflotant dans les airs un air décalé
Donnant l’impression qu’ici il ne s’était vraiment rien passé
Alors à mon tour où je me suis assis pendant
Qu’au loin me regardait un inconnu de Saint Jorlan
Moi qui étais là, tout seul posé sur ce banc
Peut-être que ma dégaine ressemblait à celle d’un vieil éléphant
Les cimetières à l’ombre de nos ennuis, attendent patiemment
Les riches ceux du monde, comme toutes ces pierres levées depuis
Qui regardent en chantant, passer les éléphants
Les cimetières à l’ombre de nos ennuis, attendent patiemment
Les riches ceux du monde, comme toutes ces pierres levées depuis
Qui regardent en chantant, passer les éléphants
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