Ça y est, je me vois vivre le pire
Le son de ma voix est un brin de soupir
Le regard perdu vers le ciel, allongé sur le dos et l'impression de tellement subir
Une douleur atroce, si dure à décrire
Le sang sur mon torse que je n'ai vu venir
Me voilà bien sur ce champ de bataille qui a stoppé d'un coup de hache mon avenir
Je sens ma peur, je me bats, je respire
Je sens mon cœur qui bat, réussir à maintenir, pour l'instant, dans mes veines un souffle de vie qui me défend de partir
Vers un au-delà, piller des rois, où je me trouve maintenant à deux pas
Je m'imagine déjà tout près d'un feu, buvant et m'empiffrant du plus grand des repas
Je n'ai pas de doutes, les dieux vont m'accueillir
Au bout de ma route, ils vont me découvrir
Moi, le vieux soldat tombé lors du combat et qui sera convié à conter sous les rires
Ses plus grandes batailles et toutes ses cicatrices, ces nuits dans la paille à caresser les cuisses
Se dit-il, ici, et plein de sacrifices
Mais toujours pour la gloire de sa femme et son fils
Je sens mon cœur ralentir doucement avec le sentiment d'être plus apaisé
Vais-je encore attendre un moment avant de passer enfin de l'autre côté ?
Je regarde mes mains sur cette herbe bien fraîche
Derrière, mon épée, autour, plantées des flèches
Cette terre vient de subir la colère des hommes et leur sang sur sa plaine est devenu mon prêche
Je respire encore
Je respire encore
Je respire encore
Devrais-je prier afin d'adoucir cette heure qui dessine en moi quelques délires
Où tout serait bien plus sombre autour de mon envie de trouver l'élixir
Était-ce comme ça que je voulais finir ?
Les tombes sentaient les fondations d'un empire
Tant de questions qu'ils veulent, face au fer que je dois écraser sous le poids de mes dires
Que les dieux m'écoutent et puissent se rassurer
Je suis bien celui qui scelle les gravures
Tant d'années à consulter vieux druides et à connaître mieux les signes qui nous assurent une place auprès de tous nos camarades, être affecté dans la grande parade
Les siècles passés où les morts se pavanent
À rire de l'acier qui a fendu les crânes
Les portes vont s'ouvrir et me faire sourire
Beaucoup d'émotions, c'est sûr, vont m'envahir
Et parmi tous ceux qui ont vécu, jadis
Affrontés le feu dans leur grand sacrifice
Le vent emmène des nuages au-dessus de l'enfer où sont étendus tellement de corps
Je respire encore
Je respire encore
Je respire encore
Le ciel est bien couvert de nuages gris
Je sens sur mon visage des gouttes de pluie
Il y a de l'orage, des éclairs et du bruit, ainsi va se finir le roman de ma vie
Je vais rester sur le sol à contempler là, seul, ce qu'il se passe au-dessus de moi
À repenser à cette folle journée de protocoles qui a charmé à tout ça
L'esprit de partir à la guerre afin de défendre cette terre et les miens
L'envie d'accomplir de manière si fière ce qui était écrit mon destin
Je ne lutterai pas pour quitter mon corps
Je sais qu'est venu le moment de la mort
Qu'elle vienne me chercher, qu'elle me monte à son bord
Qu'elle m'emmène enfin dans cet autre décor
Celui dont j'ai rêvé encore et encore
Qui me fait quitter la tribu sans remords
Sachant que les femmes et les enfants d'abord
Sont maintenant libres de plus en plus fort
Je continue de vivre, le temps passe comme si l'on m'avait jeté le plus vieux des sorts
Je respire encore
Je respire encore
Je respire encore
Je respire encore
Je respire encore
Je respire encore
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