L’album était moins teasé que celui de PLK, mais pas moins attendu. C’est donc l’occasion de découvrir ce que celui qui en avait imposé sur Trapstar 2 nous réservé.
Tristesse n’a pas grand chose de triste en tant qu’il relate plutôt ses réussites dans un égotrip assez conventionnel. On soulignera néanmoins la qualité du kickage qui saura sans doute aucun séduire le public du rappeur.
Macaroni est sûrement le morceau le plus attendu en raison de la présence de Ninho. Avec sa prod en deux parties, composée d’une première assez douce, comme une ballade où les deux rappeurs enchaînent leurs couplets de façon posée, et une deuxième où on entre subitement en zone de guerre. Si l’idée est bonne, on notera néanmoins un gros bémol : la transition absolument désastreuse entre les deux - et pourtant on sait combien une transition réussie est importante, cf celle sur Megatron de Laylow.
Leto n’a honte de rien, pas même de se comparer à Mozart. Il oublie sur le titre sa qualité de rappeur, et chantonne tout le long, mais c’est finalement pas désagréable. En revanche on aurait apprécié une once d’humilité - non pas qu’on ne sache rien de l’égotrip dans le rap - mais tout de même, Leto/Mozart, on voit assez peu le rapport.
Big Money aurait pu être formidable, la connexion Leto/Lacrim aurait pu être intéressante. Leto tient le pari, et nous pose un kick plutôt sympa, bien qu’il ait encore oublié le concept de « rime » - mais bon ne lui en voulons pas apparemment le vers libre c’est new age. En revanche Lacrim nous a servi l’un des pires couplet qui puisse être, bravo à lui pour cette prestation.
Quand ce n’est pas Heuss l’Enfoiré en featuring sur au moins un des titres d’un album, c’est nécessairement Soolking. Mais pour le coup, il faut admettre que la connexion est pour le moins réussie, même si on ne s’y attendait pas. Bon, le morceau est loin d’être de grande qualité, mais il s’écoute plutôt bien, et saura sans doute convaincre le public.
Le Nord constitue une conclusion assez qualitative de l’album, où enfin Leto quitte ses égotrips lassants pour entrer dans quelque chose de plus intime. Enfin, il nous livre un morceau introspectif et bien plus intéressant sur une prod plus simpliste et douce mais largement efficace.
En conclusion, difficile de déceler la ligne directrice de l’album, en tant qu’il est quelque peu fouilli, et part dans tous les sens. On peine à constater une cohérence entre les choix de prods et l’enchaînement des morceaux. En somme, Leto a un potentiel incontestable, mais alors que bon nombre misaient sur ce nouvel album pour voir enfin le jeune rappeur s’imposer parmi les grands noms du rap français - particulièrement du fait des démonstrations de force qu’il a pu produire en featuring ou sur Trapstar 2, il nous laisse cette fois-ci sur notre faim.