paroles Leto 100 Visages

100 Visages

Leto

Date de Sortie : 28/08/2020
 

Leto sort son album 100 visages

Publié le: 28/08/2020 18:01
Mis à jour le: 05/10/2020 12:27
Après la tête du Panama Bende, PLK, c’est au tour de celle de PSO Thug, Leto de sortir son album, 100 visages.

L’album était moins teasé que celui de PLK, mais pas moins attendu. C’est donc l’occasion de découvrir ce que celui qui en avait imposé sur Trapstar 2 nous réservé.

« Oui, oui, T-Max pour une vengeance en plein jour / Oui (oui, oui, oui), désormais, j'fais plus de biff que le four »

Tristesse n’a pas grand chose de triste en tant qu’il relate plutôt ses réussites dans un égotrip assez conventionnel. On soulignera néanmoins la qualité du kickage qui saura sans doute aucun séduire le public du rappeur.

« Quand le four fait du chiffre on danse la macarena / Bang, bang, dans ton hall, fais pas le gue-din »

Macaroni est sûrement le morceau le plus attendu en raison de la présence de Ninho. Avec sa prod en deux parties, composée d’une première assez douce, comme une ballade où les deux rappeurs enchaînent leurs couplets de façon posée, et une deuxième où on entre subitement en zone de guerre. Si l’idée est bonne, on notera néanmoins un gros bémol : la transition absolument désastreuse entre les deux - et pourtant on sait combien une transition réussie est importante, cf celle sur Megatron de Laylow.

« Capitaine fait de l'art comme Mozart (Capitaine fait de l'art comme Mozart)  / Capitaine fait de l'art comme Mozart (yeah, yeah, yeah, yeah, yeah) »

Leto n’a honte de rien, pas même de se comparer à Mozart. Il oublie sur le titre sa qualité de rappeur, et chantonne tout le long, mais c’est finalement pas désagréable. En revanche on aurait apprécié une once d’humilité - non pas qu’on ne sache rien de l’égotrip dans le rap - mais tout de même, Leto/Mozart, on voit assez peu le rapport.

« On sait faire de la monnaie (monnaie), on sait faire de la moula (moula) / Même cagoulé, tu nous connais (bah oui), c'est la mort sur un T-Max (T-Max) »

Big Money aurait pu être formidable, la connexion Leto/Lacrim aurait pu être intéressante. Leto tient le pari, et nous pose un kick plutôt sympa, bien qu’il ait encore oublié le concept de « rime » - mais bon ne lui en voulons pas apparemment le vers libre c’est new age. En revanche Lacrim nous a servi l’un des pires couplet qui puisse être, bravo à lui pour cette prestation.

« Laisse-moi faire, même si j'ai pas toujours été honnête, bæ /«  Bang » quand les balles pleuvent (ban-ban-bang) »

Quand ce n’est pas Heuss l’Enfoiré en featuring sur au moins un des titres d’un album, c’est nécessairement Soolking. Mais pour le coup, il faut admettre que la connexion est pour le moins réussie, même si on ne s’y attendait pas. Bon, le morceau est loin d’être de grande qualité, mais il s’écoute plutôt bien, et saura sans doute convaincre le public.

« Dans nos tés-ci, trop de soucis (trop de soucis) / Mais j'suis trop à l'aise dans mon ghetto, j'te mens pas (nan) »

Le Nord constitue une conclusion assez qualitative de l’album, où enfin Leto quitte ses égotrips lassants pour entrer dans quelque chose de plus intime. Enfin, il nous livre un morceau introspectif et bien plus intéressant sur une prod plus simpliste et douce mais largement efficace. 

 

En conclusion, difficile de déceler la ligne directrice de l’album, en tant qu’il est quelque peu fouilli, et part dans tous les sens. On peine à constater une cohérence entre les choix de prods et l’enchaînement des morceaux. En somme, Leto a un potentiel incontestable, mais alors que bon nombre misaient sur ce nouvel album pour voir enfin le jeune rappeur s’imposer parmi les grands noms du rap français - particulièrement du fait des démonstrations de force qu’il a pu produire en featuring ou sur Trapstar 2, il nous laisse cette fois-ci sur notre faim.

Yassmine Haska