L’attraction terrestre, quelle belle invention !
Quand tes gorges soutiennent d’énormes potirons
Quand tu te penches, on croit les voir tomber
Là d’où je suis, j’y vois une vallée
Entre tes deux seins, moi, je m’imagine
Enfin pouvoir y planter mon épine
Avec l’air de celui qui n’y touche
Pas venir aussi piquer ta bouche
À cet instant précis, pour la première fois, je prie
Je souffle de plaisir : « Attends, ce n’est pas fini ! »
Si mes deux mains musiciennes t’estiment
C’est pour découvrir d’autres sons, d’autres rimes
Des terres vierges pour les conquérir
En prenant tout le soin de tes désirs
En colon pacifiste, elles progressent
Pour découvrir ton corps de caresses
Rien ne sert de presser, il faut lentement cueillir
Le fruit de nos péchés se consomme sans mot dire
L’attraction nous impose ses principes
Nos deux cœurs tanguent et nos deux mains s’agrippent
En silence, réunissant nos bouches
Tu le comprends, c’est l’amour qui fait mouche
Au diable le pardon de nos offenses
Basculant tendrement vers l’insouciance
Nos corps tour à tour se renversent et s’imbriquent
C’est l’attraction toujours qui exerce sa logique
Je rêve et la situation bascule
J’avance à cour, à jardin tu recules
Que s’ouvrent à nous grandes les portes folles
De l’amour fou quand la pudeur s’envole
Que nos regards complices disent oui
De jouir autant qu’il nous sera permis
Je ne connais pas l’origine d’autant de franc-parler
De cette chanson coquine, j’avoue, je suis un peu gêné
Il faut dire aux gardiens de la morale
Qu’ils comprennent avant de crier au scandale
Si je n’avais pas tant d’appréhension
J’irais vite faire une opération
Pour avoir, comme à qui je clame ma flamme
Comme tu le devines, un corps de femme
Dans ce corps d’adoption, être du reste
La plus belle des attractions terrestres !
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