En descendant la rue Saint-Jean
J'ai rencontré mon père
Qui s'en allait sur son chemin de terre
Et moi sur ton ciment
Et moi sur mon ciment
Levé ma main pour l'arrêter
Mais il ne me vit guère
M'a doucement fait signe de me taire
Moi qui voulais parler
Moi qui voulais parler
Il a traversé le village
Et moi la ville en même temps
Perdu ni son pas ni son âge
Je n'en pourrais pas dire autant
Ayant marché cinq et six heures
C'était toujours la rue Saint-Jean
Les jours et les chemins ne meurent
Que par la fatigue des gens
Les jours et les chemins ne meurent
Que par la fatigue des gens
En descendant la rue Saint-Jean
J'ai vu passer ma mie
Qui s'en allait sous un grand parapluie
Et moi j'avais grand vent
Et moi j'avais beau temps
Sifflai, chantai pour l'appeler
Mais sans me reconnaître
Loin sous la pluie est allée disparaître
Moi qui voulais l'aimer
J'avais soleil de mai
Elle a traversé son village
Et moi ma ville en même temps
Chacun son pas, chacun son âge
Elle pourrait en dire autant
J'avais marché quelques secondes
À poursuivre amour d'autrefois
Mais j'avais fait le tour du monde
À regarder autour de moi
Mais j'avais fait mon tour du monde
À regarder autour de moi
En remontant la rue Saint-Jean
J'ai rencontré mon père
Il avait fait tout autour de la terre
Sa ronde avec les gens
La ronde avec les gens
Me reconnut et m'arrêtant
Me dit en ses paroles
«Il faut avoir bonne quille et boussole
Pour s'en sortir à temps
Pour t'en sortir à temps
«Toi, prends ton quart, fais ta semaine
Sois pas toujours premier devant
C'est pas toujours le capitaine
Qui voit premier venir le vent»
N'en ajouta point davantage
Et disparut parmi les gens
J'ai fait depuis de longs voyages
En descendant la rue Saint-Jean
Je fais depuis tous les voyages
En descendant la rue Saint-Jean
Et remontant la rue Saint-Jean
J'ai rencontré mon père
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