Couvrez-moi de fleurs s’il le faut
Laissez venir l’homme à la faux
Et si me coudre les paupières
Au moins ne me riez derrière
Moi
Laissez me parler à l’oreille
Et faire miel de moi l’abeille
Et dans mon ombre, laissez vivre
Quand bien même le bateau ivre
Sombre
Croyez-moi, dans ce monde-ci
Jamais on ne m’a dit merci
Où que ce fut, ont que ce soit
Qui que ce fut, où que ce soit
S’en fut
C’est pour ma chair fragile et morte
Que je prie de vous de la sorte
Qu’on ne m’ait pas en terre admis
Sans que l’on y descende aussi
Que reste ici de mon passé
Dans ce caveau frais repassé
L’habit de noce et le carton
De ma langue et de mon menton
L’os
L’ongle a peine de désigner
Faisant main comme l’araignée
Les yeux se taisent et la cornée
Dessous l’arcade cimentée
Pèse
Couronnez-moi de fleurs mauves
Si voyez que ma vie se sauve
Et des ténèbres ayez raison
Lirez lumières de l’oraison
Funèbre
Prenez soin de moi si pouvez
Faites de vos bouches un ave,
Que Dieu le dépose ou l’apporte
S’il fut seul au pied de ma porte
Close
Couvrez moi de fleurs s’il le faut
Laissez venir l’homme à la faux
Couvrez moi de fleurs s’il le faut
Couvrez moi de fleurs s’il le faut
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