J’adore la langueur de ta lèvre charnelle
Où persiste le pli des baisers d’autrefois
Ta démarche ensorcelle
Et la perversité calme de ta prunelle
A pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froids
Tes cheveux répandus ainsi qu’une fumée
Clairement vaporeux presque immatériels
Semblent ô bien-aimée
Receler els rayons d’une lune embrumée
D’une lune d’hiver dans le cristal des ciels
Le soir voluptueux a des moiteurs d’alcôve
Les astres sont comme des regards sensuels
Dans l’éther d’un gris-mauve
Et je vois s’allonger inquiétant et fauve
Le lumineux reflet de tes ongles cruels
Sous ta robe qui glisse en un frôlement d’aile
Je devine ton corps les lys ardents des seins
L’or blême de l’aisselle
Les flancs doux et fleuris les jambes d’immortelles
Le velouté du ventre et la rondeur des reins
La terre s’alanguit énervée et la brise
Chaude encore des lits lointains vient s’assouplir
La mer enfin soumise
Voici la nuit d’amour depuis longtemps promise
Dans l’ombre je te vois divinement pâlir
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