Moi quand j’étais jeune je voulais être ingénieur
dans les ponts, puis dans les chaussées ; alors on m'avais mis a l’école ;
j'y suis reste jusqu’à dix-neuf ans et demi, parce que j'avais du mal a avoir mon certificat
d’études, alors mes parents m'avais pousse un peu j'y suis reste jusqu’à cet age-la pour l'avoir.
Mais a l’école, on n’étudiait pas tout pour être ingénieur dans les ponts puis dans les chaussées ! Non !
Moi j’étudiais ça parce que j'avais ça dans le sang... le génie, l'initiative...Mais, il y en
avait d'autres qui étudiaient l'anglais parce qu'ils voulaient aller en Angleterre,
d'autres qui étudiaient l’algèbre parce qu'ils voulaient aller a Alger...Je ne sais pas si vous
avez été dans les grandes écoles mais c'est comme ca que ca se passe !
Puis vous savez quand on a finit ses études en tant qu’ingénieur des ponts puis des chaussées,
en sortant on a une place tout de suite... Alors moi, en sortant, j'ai débute comme chef cantonnier.
Alors la j'avais l'initiative ; j'avais trois cantonniers sous mon commandement .
J'avais les plans, je calculais, vous savez, parce que vous savez dans les routes...
tant de cailloux...tant de trous... tant de brouettes... les multiplications,
puis les divisions... Enfin, j'avais fait des études pour ça, c’était normal.
Et tout le monde me connaissait bien la-bas, même les gosses... De loin, ils me criaient :
L’ingénieur ! L’ingénieur! Ils savaient bien que j’étais ingénieur !
Après ça, le moment d'aller au régiment est venu ; alors je me suis dit : en tant qu’ingénieur,
ils vont me repérer... Ça n'a pas manque ils m'ont mis dans le génie... Mais la j’étais chez moi...
avec tous les ingénieurs ! Ils m'appelaient l’ingénieur d'ailleurs ! Ils m'appelaient même
l'homme lumière... parce que j'avais été verse dans une section motocycliste
comme éclaireur. mais la, vous comprenez, j’éclairais avec ma moto,
je faisais de la lumière. Un jour j’étais embarrasse parce que ma moto était en panne ;
parce que moi j'ai fait mes études dans les ponts, puis dans les chaussées, mais dans
le moteur... non... mais quand même je n'ai pas voulu en rester la... Dans le génie on est tous
comme ça, on veut toujours chercher voir plus loin... J'en ai pas eu pour longtemps...
J'ai toujours l'initiative... J'ai vu le gicleur qui giclait...... Après la bougie,
j'ai fait faire l’étincelle... En moins de deux ça y était... j'avais foutu le feu a la moto.
J’étais pas bien parce que j'avais de l'essence sur ma capote alors j'ai pris feu.
Ça me chauffait... ça me chauffait... Mais quand même j'ai pas perdu l'nord
Toujours l'initiative ! Il y avait un herbage a cote, je me suis dit , roule dans l'herbe ca va tout
étouffer... aussitôt dis aussitôt fait ! Mais je n'avais pas fait attention que dans l'herbage
il y avait beaucoup de vaches, alors forcement il y avait beaucoup de...
je me suis roule dedans...puis forcement et plus je me roulais... plus j'en écrasais !
Surtout moi qui suis lourd... J'avais bien appris à l’école : pierre qui roule n'amasse pas mousse
mais je vous garantis que si Pierre... il n'a pas ramasse de la mousse moi j'en ai ramasse...
J’étais plutôt emmouscaille... . Mais quand même je n'ai pas perdu le nord...
toujours l'initiative... Il y avait une marre a cote ; je me suis dit, je vais plonger,
ça va tout éteindre... Aussitôt dit, aussitôt fait, je plonge jusqu'au fond...
Ça n'a pas loupe !... Surtout que je ne sais pas nager mais après pouvais plus remonter alors ;
je me suis retrouve à l’hôpital. Le docteur est venu et m'a dit : Alors ! Sacre ingénieur
Tu t'es noyé, tu t'es brule... tu t'es jeté dans l'eau bouillante ?
Je lui dis : Non, docteur ! J’étais bien couvert
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