Comme un père en ses bras tient une enfant bercée
Et doucement la serre, et, loin des curieux,
S’arrête au coin d’un mur pour lui baiser les yeux,
Je te porte couvée au secret de mon âme,
Ô toi que j’élus douce entre toutes les femmes,
Et qui marches, suave, en tes parfums flottants.
Les soirs fuyants et fins aux ciels inconsistants
Où défaille et s’en va la lumière vaincue,
Je n’en sens la douceur tout entière vécue
Que si ton nom chanté sur un rite obsesseur
Coule en tièdes frissons de ma bouche à mon coeur ! …
Ô longs doigts vaporeux qui font rêver la lyre ! …
C’est ta robe évoquée avec un long sourire
Qui monte, qui s’étend dans la chute du jour
Et, flottante, remplit le ciel entier d’amour…
Ô femme, lac profond qui garde qui s’y plonge,
Leurre ou piège, qu’importe ? … ô chair tissée en songe,
Qui jamais, qui jamais connaîtra sous les cieux
D’où vient cet éternel sanglot délicieux
Qui roule du profond de l’homme vers Tes Yeux !
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