Les mots sont feuilles mortes
Usés trop usés d’avoir trop mal servi
Ils jonchent vos vies devant votre porte
A force de ne les avoir pensés ni ressentis
Vous ne savez que parler
Alors que c’est DIRE qu’il faudrait
Comment retrouver l’arbre vivant
Sous l’écorce de bois mort
Et qui croire désormais
En sachant que c’est vrai
Comment palper du bout des doigts
Les gouttes de résine du sens
Derrière les apparences
Et retrouver la flamme
Dans les fossiles et la cendre
Comment dire à une femme
En étant sûr qu’elle va vous rendre
Comment être compris maintenant
Et pouvoir faire autrement
En épanchant ses sentiments
Que de faire couler son propre sang
Et comment écrire ses espoirs et ses rêves
Sans tremper sa plume dans la sève
Comment dire l’Amour et la Joie
En partageant confiance et foi
Et plus encore dire » je t’aime «
Et être entendu de même
Faudra-t-il donc me taire
Et accepter que l’on m’enterre
Sans avoir su sans avoir pu
Et que jamais jamais plus
La lettre est sédentaire
Mais le sens, lui, est nomade
Ah ! Crier que mon cœur bat la chamade
Une dernière fois à la face de l’univers
L’arbre de mes poèmes
Saura cacher la forêt de vos paroles
Son feuillage vibre et chante sous les archets du vent
Il est peuplé de piafs de libellules de tourterelles
Qui portent ce message des confins de la terre à leurs pôles
Et, en vrai, on s’aime dans l’Agapè
Comme des frères, des amis et des amants
Mutuellement et réciproquement.