Plus de stupeur ! Croyez-vous ces palais immobiles ? Lourds à l'égal des bâtis occidentaux ? Assez longtemps ils ont accueilli notre venue : qu'ils s'en viennent à nous, à leur tour.
Debout, l'arche triomphale et sa bannière en horizon et sa devise : Porche oscillant des nues. Des porteurs pour ses hampes droites ; des porteurs aux hampes obliques. Qu'ils gonflent l'épaule, piétinant.
Derrière, le pont en échine de bête arquée : d'un saut il franchira l'eau de jade fuyant sous lui. Qu'on l'attelle à la voie du milieu déroulant son trait impérial.
À gauche et à droite, dans un mouvement balancé, riche d'équilibre, marchent la Tour de la Cloche et la Tour du Tambour aux puissants coeurs sonores de bois et d'airain sur leurs huit pieds éléphantins.
Viennent ensuite les gardes lourdes des tripodes ; et s'ébranlent enfin les poteaux du Palais au toit double ondulant comme un dais, soufflant de haut en bas.
Pour le démarrer, lâchez les cavaleries d'arêtes, les hordes montées aux coins cornus. Et déroulez les nues des balustres, les flammes des piliers. Laissez tourbillonner les feux, vibrer les écailles, se hérisser les crocs et les sourcils du Dragon.
Le beau cortège étalé pour tant de règnes implore qui lui rendra sa vertu d'en-allée. Il ne pèse plus : il attend.
Qu'il se déploie !
Seules immobiles contre le défilé, voici les Pierres mémoriales que nul ordre de marche ne peut toucher ni ébranler. Elles demeurent.
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