Je suis le nègre du nègre
Le mercenaire de la gribouille
Tantôt sucré, tantôt vinaigre
Le couteau suisse de ta tambouille
Bonnie & Clyde du papier
Mon corps ancré à tes délires
Irréprochable loyauté
Je t’ai suivi au bout du pire
Je suis le nègre du nègre
Le mercenaire de la gribouille
Tantôt sucré, tantôt vinaigre
Le couteau suisse de ta tambouille
Bien plus fidèle que ton chien
Toujours docile entre tes doigts
Tantôt coton, tantôt airain
Je peux te dire que tu m’en dois
En progressiste j’ai accepté
Ces compagnons de la bohème
Deux ou trois feutres, quelques craies
J’étais le doyen du harem
Adieu la plume de mes ancêtres
A la fine taille rustique
La bille à l’air comme seules guêtres
Je suis l’engeance du plastique
Je suis le nègre du nègre
Le mercenaire de la gribouille
Tantôt sucré, tantôt vinaigre
Le couteau suisse de ta tambouille
Bonnie & Clyde du papier
Mon corps ancré à tes délires
Irréprochable loyauté
Je t’ai suivi au bout du pire
Place au triolisme vicieux
Tu as expédié au cachot
Le feuillet blanc jugé trop vieux
Pour des collants au chamallow
Du brainstorming collé au mur
Des to-do lists à la chaîne
Sur la semelle de tes chaussures
Glisse le sang bleu de mes veines
C’étaient nos aventures d’un soir
Peuplées de créatures faciles
Traits vite devenus ringards
Quand advint l’ère du « tactile »
Maintenant sur le banc de touche
Remplacé par « Mister Smartphone »
Privé des délices de ta bouche
Appelez-moi « Monsieur Personne »
Tantôt, quand j’aurai viré fou
En Mishima des pattes de mouche
Je commettrai le seppuku
Trancherai ma dernière cartouche
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