J'ai déversé mes larmes un jour de fin du monde
Sur la racine ancienne d'un arbre
Et l'arbre m'a refait son tronc pour ma colère
Et ses feuilles pour me donner de l'ombre
J'ai déposé mes lèvres sur la griffe du tigre
Lui que le monde entier dénigre
Il m'a dit dans son rêve qu'il était étonné
Que personne avant moi n y ait pensé
Et le chaman m'a dit: “aime, vis
Pose ici tes problèmes, ouvre tes mains, vis
C'est toujours l'univers qui décide à la fin”
J'ai survolé la plaine, guidée par l'œil de l'aigle
De là haut on voit moins la haine
Et puis plus haut encore j'ai déserté mon corps
Ses pleurs, ses doutes, ses peurs, ses règles
J'ai posé un genou sur la peau de la terre
Pour qu'elle se souvienne de nous
J'ai senti sa chaleur, celle d'une mère ou d'une sœur
J'ai vu ma vie comme une prière
Et le chaman m'a dit: “aime, vis
Pose ici tes problèmes, ouvre tes mains, vis
C'est toujours l'univers qui décide à la fin”
Et le chaman m'a dit: “aime, vis
Pose ici tes problèmes, ouvre tes mains, vis
C'est toujours l'univers qui décide à la fin”
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