J’étais parti sur les autoroutes
Pour avaler des kilomètres
Voir défiler seul sur la route
Les stations Total par la fenêtre
Les camions se double et coûte que coûte
Parfois à quelques millimètres
Partis pour les pays froids et blancs
Mais pas trop loin sur la planète
Dormir la tête posée sur le volant
Et les deux pieds sur la banquette (avant)
La route est longue mais sur la carte sur le plan
Elle ne fait que quelques centimètres
Mon carnet de route est plein de déroutes
De fausses routes et de flaques de mazout
Parfois l’auto-apitoiement
Me dit qu’il faudrait p’t-être
Éviter que la déprime et les bons sentiments
Ne viennent encore trainer dans mes guêtres
Regarder les choses vraiment et maintenant
Arrêter de comparer les paramètres
Dans les plaines de l’est les ouvriers
N’ont plus la main sur la casquette
Ils ne voient plus que les usines fermées
Les riches ont trouvé la recette
Leurs amis les babylones ont les doigts serrés
Et bien collés sur la gâchette
De Ouarzazate à Katmandou
De Dunkerque à Barcelonnette
Pourvu que le ruban noir soit doux
Pas besoin de Chevrolet Corvette
Si le sandwich triangulaire est mou
Tant pis c’est pas mon jour de fête
Mon carnet de route est plein de déroutes
De fausses routes et de flaques de mazout
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