Lenz 2
Enfin ce fût le moment d’y aller/on lui fit traverser la rue/on lui donna une chambre dans l’école /Il monta... il faisait froid là-haut/Une vaste pièce vide
Il mit la lumière sur la table et il fit les cent pas/il se remémora la journée, comment il était venu, où il était/la pièce dans le presbytère avec ses lumières/c’était pour lui comme une ombre, un rêve/et ce fut de nouveau le vide/comme sur la montagne
La lumière s’était éteinte/l’obscurité avalait tout/une peur indicible s’empara de lui
/rien/il était pour lui même un rêve
Le jour suivant tout alla bien/au matin, il sortit/la nuit, la neige été tombée/un soleil clair s’étendait dans la vallée mais/au-delà le paysage était à moitié dans le brouillard/il s’éloigna bientôt du chemin et il monta une pente douce/plus aucune trace de pas/le long d’une forêt de sapins/le soleil découpait des cristaux/ça et là, des traces légères de gibier
Aucun mouvement dans l’air, sinon un léger souffle/ou le bruissement d’un oiseau qui secouait les flocons de sa queue/tout si calme/et le balancement des arbres, avec leurs plumes dans l’air bleu profond/peu à peu, les choses lui devinrent familières
Un sentiment familier de Noël se glissait en lui/il crut parfois que sa mère allait apparaître derrière un arbre/pour lui dire que c’était elle qui lui avait fait cadeau de tout cela
C’était comme si quelque chose lui avait touché le front/Das Wesen sprach ihn an/l’être lui parlait
mais c’est seulement tant que la lumière reposait dans la vallée que ça lui fût supportable
vers le soir, une peur étrange le prit./il aurait aimé courir derrière le soleil
maintenant, elle grandissait l’angoisse de la folie
la pensée désespérante que tout n’était que son rêve s’ouvrit devant lui
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