Rocé on vous écoute, en espérant que vous serez bon élève de notre époque, de nos auteurs contemporains, et n'oubliez pas le sourire.
J'lis pas sur les lèvres, mais tellement j'aime le verbe,
Dans la culture j'suis à l'aise et c'est ça qui vous énerve.
J'vais pas remercier les poètes avec un sourire niais,
Comme vous j'm'en sers comme arme civilisée.
Vous voulez jouer aux mots, à la finesse et aux strophes,
Mais n'aimez pas perdre le pot face au rappeur-philosophe.
J'ai vu votre monde et tout compte fait,
à choisir entre le hall et le salon de thé,
Je choisirai ce que je connais.
Et venez pas me tester, vos acquis je les ai,
J'vous piquerai à votre manière, à vos us et cruauté.
J'use vos codes et vos traits, vous détestez.
J'ai le côté suffisant, si rare et si délecté,
J'préfère être châtié qu'user la plumme et la craie
En bon élève débonnaire de vos caractères ingrats
J'sais lire et parler, comment se fait-il que dans ce cas
J'rappe ni pour vous plaire ni pour être sympa ?
J'aime le fracas, la somme de nos tracas,
Quand le son vient des tréfonds, sonne comme un crachat
J'aime le vacarme, musique mise au placard,
Les dégâts, car j'rap pas pour être sympa
J'fais pas du Rap des champs, j'fais du Rap des ronces
Mon Rap défonce, parce que mon Rap dénonce
On cherche désespérément, puis on bave et pionce,
On suit le courant bêtement, on donne pas de réponses.
J'parle langage soutenu, travaille l'élocution
J'rappe langage soutenu, travaille révolution
Lecteur de Kateb, Fanon et consor
Loin d'être un vendu, un aliéné, qu'le système endort
J'suis pas un médaillé Chevalier des Lettres et encore
J'viens pour déranger, pas le temps de quémander mon confort
J'apprendrai le verbe aux élites, je quitte leur cirque,
Leur monde où les pires débiles deviennent l'élite limite
J'aime guerroyer dans la langue, pas dans les cocktails
Remballe attirails, victoires et médailles
C'est pas mon combat
Danser l'hypocrisie, faire le canard et péter un câble
Désolé, j'rap pas pour être sympa
J'aime le fracas, la somme de nos tracas,
Quand le son vient des tréfonds, sonne comme un crachat
J'aime le vacarme, musique mise au placard,
Les dégâts, car j'rap pas pour être sympa
Chez les artistes, tant de merdeux, de flemmards prétentieux
Les rappeurs parlent crû quand la Pop parle creux
Beaucoup ne savent pas faire mieux
Y'a de quoi les rendre nerveux
J'fais du Rap et en plus j'ai le toupet d'être sérieux
Je leur défonce les études et j'viens prendre ma part d'art
Et je leur donne des leçons avec ma musique de barbares
Et je refuse leur avis, en plus, je les charie
Je m'inscris dans la partie sans calculer la patrie
Je vois tellement d'adultes au sourire tronqué
Je garde mes jeux d'enfant aux sourcil froncé
J'ai aucun penchant pour la fête, les fêlés de l'été
Chantonnant à tue-tête les restes de gaités biaisées
Assis sur leur serviette, en train d'effriter, flairer
Marijuana, revolution, Manu Chao, pétés
Entre ça et la "Danse des canards" y'a qu'un pas léger,
Désolé, j'rap pas pour être sympa, c'est vrai
J'aime le fracas, la somme de nos tracas,
Quand le son vient des tréfonds, sonne comme un crachat
J'aime le vacarme, musique mise au placard,
Les dégâts, car j'rap pas pour être sympa
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