Jean-Baptiste, mon enfant, ton silence m'inquiète
Cela fait longtemps que je n'ai eu la moindre lettre
On dit que d'Épernon, la Guyane s'est défaite
Mazarin l'a contraint à la retraite
Père, je vous supplie de ne pas vous tourmenter
Il n'y a aucune raison de vous inquiéter
Depuis qu'Épernon nous a libérés
Nous courrons de succès en succès
Tu ne m'as jamais (j'aimerais tant essayer)
J'aurais tant aimé (tu ne m'as pas écouté)
Mais tu avais tant et tant de rêves trop grands
Pour trouver le temps de demander pardon
Non, je ne crois pas à ce que tu m'écris
Tu cours à l'échec tel que je l'ai prédit
Tu n'as jamais été capable de t'assumer
Renonce à tes chimères et viens me retrouver
J'aimerais tellement briser ta défiance
Te prouver que je mérite ta confiance
Mais tu ne m'as jamais donné l'occasion
De te révéler ma passion
Sais-tu, Papa, que je m'isole tous les soirs
Pour écrire des histoires
Qui, je l'espère, te rendront fier
Car oui, un jour, on jouera les pièces de Monsieur Molière
On s'est pourtant parlé (tant de mots suspendus
On s'est mal aimé (et des gestes retenus)
Oui, tu avais tant et tant de rêves trop grands
Pour trouver le temps
Non, tu ne m'as jamais (j'ai pourtant essayé)
J'aurais tant aimé (tu ne m'as pas écouté)
Mais tu avais tant et tant de rêves trop grands
Pour trouver le temps de demander
De demander pardon
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