Sur les plages infinies du Touquet
Noyé dans l'azur d'l'horizon
Le sillage des cargos surbookés
L'oeuvre d'art capture nos frissons
Et même si on s'accorde pas sur nos visions
Son destin est une litanie
Tous ses souvenirs entrent en collision
Et son dessein s'envole en Italie
Char à voile roule à toute allure
Elle éteint l'amertume qu'le doute allume
La verdure nous repousse la brume
À la pleine lune s'ajoute sa plume
Les dunes la laissent muette, elle se morfond
Sur l'air marin que l'iode ventile
Le bleu d'l'estuaire demeure profond
Et le vent lui rappelle comme le temps file
Ses mains tremblent quand j'lui sers de canne de jeunesse
Ses yeux clairs sont remplis de nostalgie
Demain semble loin, avant qu'son âme ne renaisse
Elle est auprès de ceux qui étoffent sa vie
L'eau tape la roche et nous éclabousse
Elle parle des saisons qui nous réorientent
Du temps qui rapproche et nous éloigne tous
De l'époque quand elle était rayonnante
Nonante
Nonante
Elle fête ses nonantes
Not' tante, Nonante
La brise caresse la blancheur d'ses cheveux
Sa plage sa terre de feu, son aire de jeux
Elle aime m'y voir heureux
Tant qu'elle le peut, elle en fera le voeu
Le Pas-De-Calais, un air d'exotisme
Soleil dans les yeux, le sable aux pieds
Le ciel peint une fresque impressionniste
Elle s'croît au Déjeuner des Canotiers
Inquiète sur ce que coûtent les dangers
Vient la tristesse des questionnements
Et si un dieu écoute mes pensées
Je prie pour pour ravoir l'ivresse de ces moments
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