C’était un de ces matins pire qu’un lundi.
J’étais déjà assis dans la rame lorsqu’elle s’est déposée en face de moi.
L’envie de peindre un portrait avec quelques mots me vînt immédiatement.
Ce n’était pas aisé, le modèle n’était pas tranquille, la belle dormait.
Entre le dos de son strapontin et moi, la somnolence donnait à son visage des allées halieutique.
J’attendais que la belle tombe sur moi, afin qu’elle s’excuse et que je doive la pardonner généreusement en public, pour la remercier en coulisses.
Mais chaque arrêt l’éloignait. Ma seule consolation était ce mouvement qui développait les senteurs d’un bouquet, jeté par une mariée.
Puis vînt le moment, cet instant où elle ouvrit les yeux.
Un géranium venait d’éclore. Trop subjugué par les deux, je me suis arrêté sur le droit, encore en train d’émerger lui aussi.
Le temps qu’elle comprenne qu’elle n’était pas dans sa robe de chambre, j’avais déjà capturé sa pupille.
A la surprise de son teint caramélisé, son iris d’un gris peu opaque, était entouré de pistils, dont les dizaines de nuances allaient du gris pastel au kaki.
Tout ça épicé par des contours blanc cassé, délimitant les frontières flou, tel un paresseux mélange de pâte à modeler.
Sa narine gauche elle était percée tel un secret, un cercle fin et argenté en attachait le bord, afin que les fées s’y accrochent.
Le temps qu’elle se pince le croisement du nez et du front, elle descendit à la station bonne nouvelle, sans m’avoir vu, sans l’avoir lu.
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