J' te souhaite la bienvenue à Nevers,
c'est situé au coeur des ténèbres.
Dans ces chaumières, y' a beaucoup de suicidaire,
ce matin encore,
j'ai marché sur une capsule de cyanure,
au quartier de la Grande-Pâture,
l'impression qu' s' ils ont démolit les infrastructures,
c'est qu'elles avaient l'allure, d'un lieux de sépulture,
pour nos jeunes, c'est une galère cette rupture,
les liens a reconstruire s'avère être plus dur.
J' t'invite a voir l'horreur,
la face caché de l'autre coté du miroir,
suis plongé dans mon écriture, un soir d'hiver,
la flamme de mon briquet m'éclaire,
vu qu'aucun réverbère ne projecte de lumière, sur ma feuille,
la boite crânienne en deuil,
j' crois qu' je l'ai mauvaise après un clin d'oeil,
j' vois chaque bâtiments comme un cercueil,
j' ai l'impression qu' c'est inhabité,
que le temps s'est arrêté, j'ai le bout des doigt congelés,
Dans cette chambre froide, tu peux apercevoir,
un djinn qui surgit de nulle part,
au pire tu connais pas, tu croise un chat noir,
vers la gouttière de ce terrain vague,
clôturé par des palissades.
Ici, les habitants sont comme des zombies,
calfeutrés dans leurs appartements,
tous replié, recroquevillé en confinement,
se déplacent que pour leurs billets,
et quand j' les croisent, ils tirent une tête d'enterrement,
un peu comme en temps de guerre,
du quartier jusqu' à la rue du désert,
j' traverse un itinéraire funéraire,
j' les voit mort d'angoisse, tué par la poisse,
les pieds sur terre, l'esprit emmuré dans un cimetière,
me sent emprisonné, avec un ciel ouvert,
un peu comme un condamné à vie,
aucun jour ne passe, sans que j livre mon avis,
Et quand suis posté vers le square des bord-de-loire,
le soir, j'écris mes déboires, j' raconte des histoires,
j' rédige mes mémoires, car j'ignore la date de ma mort,
et si mon corps est à l' arrière du corbillard,
faut qu'on m'enterre dans mon royaume,
et surtout pas au milieu de ce microcosme,
qui s'apparente à une ville fantôme.
C'est partie pour une nuit blanche,
même rengaine j branche, l' arme de poing sur l'antenne,
j'ai pris du ferme, j'assume quand j purge ma peine,
j' postillonne quasiment toutes la semaine,
y'a que le week-end, où suis en perm.
Ce soir, la lune est pleine,
j' traîne prés des usines en quarantaine,
autour des pâtés de maisons, où les gens s'enferment.
Pour leurs décors, ils mettent, des lumières multicolore,
à leurs fenêtres. Leurs jour de fêtes, ressemblent à des obsèques.
Dans la rue, j' observe que c'est obsolète, y'a un silence absolu,
et des squelettes de pilules, les gens sont dans leurs bulles,
les détenus dans leurs cellules, et moi j' déambule,
à la frontière d' un No man's land,
J' dois être somnambule, mais j réalise que ce système m' étrangle,
suis perdu dans un labyrinthe, un territoire englouti,
j' m'esquinte, dans une zone ou y'a personne.
Ca ressemble a ces villages de l'espace Schengen,
l'ambiance est désertique, chaotique,
cette nuit, j'ai une vision apocalyptique,
le vide de la ville, rend l' atmosphère morbide,
j' te le redis, j'ai l'impression que ce patelins est maudit,
les voitures sont à l'arrêt, les travaux en chantiers,
j' te souhaite la bienvenue où tout est figé,
on m' appelle Nord'1g, suis enchanté.
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