paroles Netflix Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga (Music From the Netflix Film)

Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga (Music From the Netflix Film)

Netflix

Date de Sortie : 26/06/2020
 

Kitsch, strass et paillettes : Netflix produit Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga

Publié le: 06/07/2020 10:53
Mis à jour le: 05/10/2020 12:27
Bien loin des comédies de Broadway, Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga a débarqué sur tous vos écrans, avec notamment Demi Lovato parmi les têtes d'affiche.

Qui regarde encore l’Eurovision ? On ne sait pas trop mais en tous cas Netflix a jugé que c’était une bonne idée de consoler les fans de cette compétition ringarde qui a été annulée cette année en raison de la crise sanitaire, en sortant ce film parodique - comme si l’Eurovision n’était déjà pas suffisamment considéré comme une blague - qui devait initialement sortir à la suite immédiate de la véritable édition. On suit ainsi dans Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga, deux islandais, Lars et Sigrit dans cette folle aventure les menant à représenter leur pays à l’Eurovision au travers de leur groupe Fire Saga. 

Le film est littéralement absurde, parsemé d’interventions d’elfes magiques, de roues de hamster géantes, de bateaux qui prennent feu, de prestations extravagantes et puis comme toujours, d’histoires d’amour. En somme, un film on ne peut plus kitsch, mais on n’en attendait pas moins pour un film ayant pour sujet l’Eurovision. On peut en dire ce qu’on veut, mais le film a été énormément regardé, atteignant la première place des diffusions Netflix dans de nombreux pays. Et on doit avouer que certains morceaux ont le mérite d’être soulignés - soit par leur médiocrité impressionnante, soit par leur surprenante qualité.

 

« Straight from above, the whitest dove / I’m in double trouble tonight »

« Tout droit venu d'en haut, la plus blanche des colombes / Je suis doublement dans le pétrin ce soir »

 

Double Trouble est le titre phare du film, que l’on retrouve à de nombreuses scènes en arrière-plan, mais qui vaut aussi et surtout le passage en finale de l’Eurovision du duo Fire Saga. Et on comprend pourquoi : le titre, aux sonorités de pop bien assumées est dansant au possible, et rentre beaucoup trop bien en tête pour l’ignorer. Mention spéciale au remix du DJ de trance néerlandais Tiesto, qui rend le morceau d’autant plus écoutable.

 

« Above the clouds / On a mountain peak / There he sat / And he began to speak »

« Au-dessus des nuages / Sur le sommet d'une montagne / Il était assis / Et il s'est mis à parler »

 

Vous aurez rarement entendu un morceau si kitsch (c’est volontaire) : Volcano Man mélange des sonorités vraiment absurdes, entre les bruits de fond de gorge et le synthétiseur déchaîné…Rien ne va dans ce titre. Et pourtant, c’est ce morceau qu’il a été jugé bon de dévoiler en tant que single pour annoncer le film, et vraisemblablement si l’on en croit les retours, il a été plutôt bien reçu. Comme quoi, l’opinion publique est ouverte à tous les folklores.

 

« I don't really talk too fast / I don't think I talk too fast / I don't think I talk too, talk too, talk too fast »

« Je ne parle vraiment pas trop vite / Je ne pense pas parler trop vite / Je ne pense pas parler trop, parler trop, parler trop vite »

 

Toutefois, le folklore a ses limites. Quand il consiste en une reprise version terroir islandais du tube de Pharrell Williams, Happy, on ne valide pas du tout. On n’en avait vraiment, mais alors vraiment pas besoin. Dans la catégorie des ratés, on a également Coolin’ with da Homies, le seul titre rap du film - qui aurait pu, peut-être, dans une dimension parallèle, avoir un certain potentiel - mais qui demeure un immense cliché. On n’en veut pas à la production, après tout cela reste un film parodique, mais ça fait assez mal à entendre tout de même

 

« I will make you rise up to the sky above / And when I roar, you know I'm done / Somewhere someone tonight will meet the lion of love »

« Je te ferai monter au ciel / Et quand je rugirai, tu sauras que j'ai fini / Quelque part ce soir, quelqu'un rencontrera le lion de l’amour »

 

Au cas où un jour vous vous retrouveriez à chevaucher à travers les plaines armé d’un bouclier et les cheveux tressés comme un viking, alors Lion of Love sera la bande son parfaite. Il y a assez peu de chances que ça arrive, mais au moins vous aurez le morceau sous la main. Outre la blague, le titre se veut apparemment inclusif et LBTQ+- friendly alors ça rentre tout à fait dans la vibe de l’Eurovision.

 

« Where the mountains sing through the screams of seagulls / Where the whales can live 'cause they're gentle people / In my hometown, my hometown

»

« Où les montagnes chantent à travers les cris des mouettes / Où les baleines peuvent vivre car ce sont des gens doux / Dans ma ville natale, ma ville natale »

 

Enfin, Husavik s’impose comme un des titres les plus marquants : seule ballade sur piano parmi une multitude de sons pop excentriques, ça fait du bien aux oreilles, et on est presque ému par les passages interprétés en islandais - puisqu’il s’agit d’un ode à la ville natale du groupe.. Dans le film, il s’agit du titre exécuté lors de la finale, mais qui leur vaut une disqualification du concours en raison du changement de morceau qu’ils n’avaient pas prévu. Mais comme dans tout film cliché, il faut bien une happy ending : le titre est si émouvant qu’il touche profondément les habitants de Husavik. Lars et Sigirit sont ainsi accueillis en héros en revenant dans leur ville natale et tout ça rend les choses encore plus touchantes… On termine donc sur une note positive, et c’était pourtant pas gagné !

Yassmine Haska