Adorateurs de l‘affrontement
Ces vrai-faux profils de titans
Collectionneurs de cicatrices
Qu’ils présentent comme des sacrifices
Ça dure pendant des siècles entiers
On regarde le temps d’oublier
Et quand la lumière s’éteint
Vient l’heure du décompte des points
Alors les champions sont nommés
Ils défilent le torse bombé
Le doigt pointé vers l’horizon
Parés des meilleures intentions
Ils noircissent des cahiers entiers
Qu’ils jettent aussitôt terminés
Le résultat c’est des chemins
Qui tournent en rond qui mènent a rien
Surtout faut pas faire la lumière
On risquerait un appel d’air
Avec son lot de bonnes idées
Et ses changements de passagers
Ça ferait sortir de nulle part
Des baluchons remplis d’espoir
Qui voudraient des places tout devant
Sentir l’odeur des chalands
Entre ceux qui choisissent les fleurs
Et ceux qui battissent sur la peur
Y'a pas de place pour la parole
Pas d’espace pour les cabrioles
Alors on traite son voisin
On creuse nos propres souterrains
On crie sur les p'tits d’à côté
On oublie qu’on peut leur parler
On fait la course contre personne
Faut être rentré avant que ça sonne
Ça grouille du matin jusqu’au soir
Y'a pas de pauses pour les costards
Bien sûr ça clignote et ça brille
Y'a des rangées de pacotilles
T’as pas assez de bras pour prendre
Pas assez d’oreilles pour entendre
Pourtant quand tu touches tu sens pas
Ça coule toujours entre les doigts
C’est vide derrière la première couche
Ça ne laisse pas de goût dans la bouche
Juste une larme dans les regards
À travers laquelle tu peux voir
Les beaux restes de l’équipage
D’un navire qui prend le virage
Il faudra quoi, que ça déborde
Qu'on en ait jusque dans la bouche
Que ça nous brûle, que ça nous morde
Pour prendre le temps de la retouche
Campeurs de positions risquées
Tout en gardant les yeux rivés
Sur les nombreux compteurs qui cèlent
Nos amours du conditionnel...
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