Je porte une jolie robe. Je ne suis pas maquillée
Un peu de naturel. Un peu de féminité
Un peu de moi. Un peu de l’art d’être un objet de désir
Car si je rejette l’objet c’est tout le reste qu’on me retire
Alors je porte une jolie mais je ne suis pas maquillée
Un peu de moi, un peu de désir, un peu de femme éparpillée
Parmi les yeux écarquillés face au sens abimé, à l’essence égarée de la féminité
Petite j’aimais les jolies robes
Qui tournent, tournent
Les grands détournent
Les jolies robes
Petit j’aimais les jolies robes
Qui tournent, tournent
Les grands détournent
Les jolies robes
Elle ne porte pas de robe. Cette femme n’est pas maquillée
Elle est tout naturel. Je n’ suis plus que féminité
Elle dit de moi que je provoque les hommes dans leurs désirs
Qu’avec ma jolie robe je n’ dois pas m’étonner du pire
Non. Je ne porte pas la robe de la culpabilité ;
Il y a un peu de moi dans ce désir sans être une femme amputée
Par ce chantage imputant l’impureté, enterrant dans la terreur ma sexualité
Elle porte une jolie robe. Cette femme est maquillée
Je n’ suis plus que naturel. Elle est toute féminité
Elle dit de moi que je n’assume pas d’être l’objet de mes désirs
Que sous ma jolie robe il faut s’inviter au plaisir
Non. Je ne porte pas la robe instrumentalisée ;
Il y a un peu de moi dans ce désir sans être une femme apprivoisée
En objet équitable –à quatre pattes l’équité dans le commerce cosmétique a consommé la liberté
Je porte une jolie robe. Je ne suis pas maquillée
Je suis tout naturel fardé de féminité
Qu’ils sont violents dans mon corps ces mystérieux désirs !
Si j’en étais le sujet je conduirais un mystérieux empire
Alors je porte une jolie robe. Mon corps a abdiqué
Il y a un peu de moi dans ce désir mais je suis une femme enfermée
Dans une image enchantée, sage. Dans tous les âges enchainée à toutes les rages entêtées
Dans la peur de ce corps sous ma robe si mystérieux
Dans la peur de ce ventre dans mon corps si dangereux
Privées d’instruction
Mariées de force, mutilées
Etranglées par les religions
Pour assurer la lignée
Sans robe, mise à nu
C’est à toi que je veux parler
La mise à plat est la seule issue
On en a pour des années
Ni sujet, ni objet
L’être de nos désirs
C’est à deux qu’on va le trouver
Pour fonder un nouvel empire
Toi l’homme coupable, complice de mon oppression ;
Moi la femme victime, complice de toutes tes frayeurs
Je n’ai aucune réponse, je ne t’adresse qu’une seule question :
En tant qu’homme as-tu déjà connu le bonheur ?
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