Vous partez ! ― C’est la loi du pauvre genre humain :
Nul lien que le temps ou le destin ne brise.
L’Ange des longs adieux prend le deuil, et la brise
De l’immense océan vous bercera demain.
Vos pas du vieux manoir reprennent le chemin ;
Et son antique seuil ― radieuse surprise ! ―
Joyeux, verra bientôt de votre grâce éprise,
La foule se presser pour baiser votre main.
Mais dans ces lieux chéris dont vous êtes la reine,
Où l’on doit adorer votre bonté sereine,
Dût-on vous accueillir en pliant les genoux,
Dût-on vous acclamer sans trêve et sans mesure,
Aux plus heureux des jours, Madame, soyez sûre
Qu’on ne vous aimera jamais mieux que chez nous
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