J'ai tenté, j'ai relu, j'ai haï, j'ai jeté, j'ai les mots qui font sortir de la pauvreté
Dix ans dans ce merdier, les requins, les contrats, j'ai traversé tout ça, qui peut me l'ôter ?
T'façon la liberté c'est qu'une statue, la vérité c'est qu'on se sent tous menottés
Ma vision du bonheur, une vue sur les rizières, un ciel à l'horizon sur le toit de l'hôtel
Mais la vie c'est toujours la même chose, attendre le printemps et quitter l'été
J'ai vu les larmes chez celle qui m'allaitait, merci pour l'amour
Bah, j'suis serein, j'ai vu les lustres, les seringues, les arrêts de bus à 6 du
J'suis plus assis dans la merde, ça peut revenir donc je reste assidu
C'est nous qu'on jouait sous les plus acides, on sature, on sait pas où aller
Je rêve plus de remplir Bercy, tous ceux qui le font sont devenus fou à lier (ah ouais)
C'est comme si j'invoquais les morts
Quand je fais danser les mots, ah ouais
Mon âme a quitté mon corps, maintenant je vois tout d'en haut, ah ouais
J'ai pas changé de décor, vu que c'est moi le décor, ah ouais
Et si la fin devient proche, je dis merci pour l'amour
Le vent a soufflé, j'ai senti la bourrasque
J'ai manqué d'amour, pas de courage
Chaque nouveau couplet je rouvre les points de suture
J'avance à reculons dans le futur
J'ai pas trouvé de havre de paix
J'suis qu'un maudit rappeur de plus
Moi je recherche l'innocence
Le béton mouillé et l'odeur de pluie
Les champs de blé, les feuilles qui bougent
Les souvenirs, j'dois faire le tri
Puis j'ai compris que ça reviendrait pas
Chaque fois que j'y pense je pleure depuis
J'rappe dans un pot d'échappement mais j'ai trouvé que ça pour bien m'oxygéner
J'ai dit "Je t'aime" à mon père, j'ai jamais été aussi gêné
Ce soir la terre tremble pour m'endormir j'compte les crackheads
Oublié comme Bertrand, j'me suis retrouvé comme Clark Kent
Moi j'ai des rêves hyper grands qui passent entre les lattes du parquet
J'suis pas un perdant, fais moi la passe, j'suis démarqué
La cloison du voisin, c'est plus fin qu'une cigarette
Je l'entends baiser, j'entends pas les cigales
J'écris au rythme des ressorts qui grincent
La terre continuera si j'arrête (ah ouais)
C'est comme si j'invoquais les morts
Quand je fais danser les mots, ah ouais
Mon âme a quitté mon corps, maintenant je vois tout d'en haut, ah ouais
J'ai pas changé de décor, vu que c'est moi le décor, ah ouais
Et si la fin devient proche, je dis merci pour l'amour
Dix ans d'travail sans porter de cravate et j'peux enfin m'acheter l'premier appartement
Si t'as fait beaucoup d'argent carrément, je m'en fout d'savoir combien j'veux juste savoir comment
Tant mieux si t'en as, moi j'suis content pour toi, mais t'achèteras jamais ta personnalité
On a tout fait tout seul, donne un tuto YouTube et j'transforme du pétrole raffiné ouais
Devant l'succès, petit arrêt aux portes, connu pour offrir du caviar aux porcs
Beaucoup d'étapes avant que j'donne ma confiance donc on rentre dans mon cœur comme dans l'aéroport
Le charisme on dégage, j'suis trop singulier pour être une de ces caricatures prémâchées
Y'a plus trop d'choix, faut régner, j'ai faim comme un courtier devant la quasi clôture des marchés
Me demande pas si j'chante bien, demande moi si j'chante vrai
Moi je pense qu'à faire combien j'ai manqué de tendresse, d'autant plus que le temps presse
Le temps passe, on s'engraisse, on s’angoisse, donc sans press', on s'entraide, on s'entraide
J'ai cent-treize raisons d'tout niquer, j'me sens prêt donc j'embrasse pas la vie
Je la prends presque, on s'empresse, tout s'embrase donc j'embraye, j'rebondis sur la basse
Stylo en main, j'suis Rembrandt touché par la grâce
J'veux le monde comme Shay, Burberry, Jolie Garce
On arrive entassés dans le Merco blanc cassé, comme des oligarques
La vie est courte donc je savoure
J'arrive sur elle comme un poids lourd
J'regarde le ciel, je dis merci pour l'amour
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