Il prend sa retraite, pour se consacrer à l’éducation de son fils - et accessoirement à son nouveau contrat avec Twitch - mais avant de partir il nous laisse cet album, No Pressure. Logic fait un dernier adieu à ses fans avant de prendre sa retraite musicale, à seulement 30 ans, après dix ans de carrière ayant débuté avec son album Young, Broke and Infamous.
Avec un titre en écho à son album datant de 2014 Under Pressure - sous pression d’une vie d’artiste avec de perpétuelles attentes le concernant, Logic exprime ici la libération que constitue l’arrêt de sa carrière musicale, de même qu’on le ressent au travers de la cover de l’album avec cette représentation de lui-même en apesanteur comme s’élevant vers le ciel.
« We couldn’t get the fuckin’ Super **** sample cleared again, so fuckin ‘ annoying bro’ »
Cet album est comme à son habitude très teinté d’old school, avec notamment un certain nombre de samples qui parsèment quasiment chacun des titres. Il y fait notamment référence sur DadBod dans ces mots, en références aux critiques de Joe Budden sur ce point. Irrévérencieux donc, jusqu’à ses derniers instants dans le rap.
L’introduction de son album est pour le moins originale, avec cet extrait de l’ouverture d’une pièce de théâtre d'Orson Welles, The Hitchhiker, dont il coupe quelques passages pour remplacer les noms par No I.D, le producteur de l’album, et le sien. Une dernière entrée dans son monde, de la plus belle des manières.
Dark Place est un titre pour le moins mélancolique, qui agit comme une introspection de l’artiste sur l’ensemble de sa carrière. Il y évoque ses débuts, ses difficultés, son rap authentique, mais également ses détracteurs, et les instabilités psychologiques qu’il a dû traverser. Un morceau lourd de sens donc, qui mettra la lumière sur l’obscurité qu’a pu traverser le rappeur durant ces dix années, dans une confidence des plus intimes.
Car les débuts de Logic ont pour le moins été difficiles. Avec des parents addicts à la cocaïne et à l’alcool, il n’a su trouver la liberté à cette époque que dans la musique. Un long parcours, une bataille contre lui-même et son environnement pour en arriver là où il en est, et c’est l’occasion d’en afficher sa fierté sur un sample de DJ Screw sur Keep On Keepin’ On.
Et si l’on ouvre un album, on le ferme aussi. Même recette pour Obediently Yours, qui marque un point final à la carrière musicale du chanteur, avec cette conclusion en écho au premier titre, qui reprend toujours un extrait d’Orson Welles, dont les dires collent parfaitement aux pensées du rappeur. Un discours qui s’inscrit dans une lutte antiraciste, et qu’il tenait à coeur de rappeler pour le rappeur, surtout aux vues du contexte des mois derniers. Une cause importante, qui mérite de conclure l’album dessus.
Alors sur cet album fidèle à Logic, à son univers old school, à ses éternels samples, à ses références aux jeux vidéos (le « perfect » que l’on entend sur Perfect est issu de Street Fighter), il conclu parfaitement sa carrière. A savoir si c’est bel et bien définitif, ou alors si l’on aura la chance un jour de recroiser son chemin dans la musique.