Geneviève :
Il s’en va. Il part pour deux ans.
Je ne pourrai pas vivre sans lui. J’en mourrai.
Mme Émery :
Ne pleurs pas. Regarde-moi.
On ne meurt d’Amour qu’au cinéma.
Geneviève : C’est trop cruel !
Mme Émery :
La séparation est cruelle, en effet.
Mais le temps arrange bien des choses.1
Tu parles de l’Amour, mais que sais-tu de l’Amour ?
Es-tu bien sûre de tes sentiments ?
Geneviève :
Mais enfin, maman, tu ne vois pas combien je suis malheureuse ?
Mme Émery :
Je sais, ma chérie, je sais !
Moi aussi j’ai aimé, lutté, et j’ai souffert.
Tu devrais m’écouter.
Geneviève : Mais je t’écoute.
Mme Émery :
N’est-il pas préférable d’attendre ?
Et dans deux ans, tu auras peut-être oublié Guy tout à fait.
Geneviève :
Non! Jamais je ne l’oublierai !
Mme Émery :
Si tu l’aimes encore à son retour, tu verras.
Il faut me croire, il faut te calmer et ne plus penser à cette histoire.
As-tu dîné ?
Geneviève : Oui, maman.
Mme Émery :
Mange un fruit.
Il faut te distraire, sortir, vivre un peu en somme.
Ce n’est pas difficile !
Tu es jeune, jolie, spirituelle.
Tu trouveras des amis de ton âge ... ou bien d’autres.
Monsieur Cassard est venu ce soir.
Il a d’ailleurs regretté ton absence.
Eh bien, vois-tu, je suis certaine qu’il pourrait te conseiller !
Geneviève :
Je n’ai que faire, figure-toi, de ces conseils.
Mme Émery :
Tu as tort.
Il représente pour moi le genre d’homme ...
Geneviève :
Fiche-moi la paix avec ce type.
Mme Émery : Tu as une pauvre figure ...
Geneviève : Laisse-moi, maman.
Mme Émery :
Embrasse-moi, au moins.
Aies confiance, tu verras ...
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