Accroche-toi
Crains pas trop les épouvantails
L'heure est épouvantable
Mais je parie que le dire n'aide pas
Nulle part..
Bien sûr qu'on va nulle part!
Mais nulle peur, nul pleur
Ni le peura pété des parias
Pourra parer au pire
Alors pourquoi le crier ?
Parce que j'ai oublié comment on prie et
Que j'ai jamais su briller ?
Monter tout en haut
Pour peser au micro
Et puis donner l'exemple ?
Enfin... je vois qu'un mouvement ample enfle
Et si tous les pamphlets
Ne troublent pas encore
Le cœur des grands patrons
2020 à le parfum des retours de bâtons :
Les politiques ont peur c'est patent
Ils le montrent en tapant
Sur des manifestants
Qui ne demandaient pas tant
Génération de vieux cons
Aux discours épatants
Mais sans vision de long terme:
Le dernier à crever éteindra en partant
Hop terminé...
Je pense au patron de Coca putain !
Le mec a deux enfants
Il a peut-être de bon bobards
Et un sourire mutin
Mais il n'a pas dû souvent
Leur montrer l'océan si ?
Il pense à quoi là-haut
Posé sur son séant
Que c'est pas sa faute à lui ?
Qu'il fait son job seulement ?
Que c'est les investisseurs
Et qu'il est minuscule sur leurs dos de géants ?
C'est carrément pratique
James, petit enculé de ta mère
Je suis moins vulgaire que toi
Et je baigne dans ton plastique
Donc ouais je te tutoie
Planqué peinard là-bas, dans ta tour d'Atlanta
Tu penses aux gens que tu tues, toi ?
J'avoue que je comprends pas
Je me sens un peu perdu
Manu tu nous changes de ministres
Tu crois qu'on t'a pas vu?
Que tes priorités ne nous concernent pas
Et que le roi est nu ?
Tu nous crois mitigés?
Bah pense un ton au dessus:
Nous on est fatigués
Et seule la silhouette
Docile que tu feras sur le départ
Peut vraiment nous calmer
Tu sens le vent qui tourne ?
La violence...
Elle remonte de partout la violence
De Strasbourg à Fort-de-France
Des bonnes femmes
Des bonnes âmes
Des fonctionnaires et des indépendants
Des gilets jaunes
Des bérets verts
Des cons, des fous, des indigents
De ceux qui ont peur
Des peaux foncées
Et de ceux qui ont peur
De pas être assez français
Tu vois, ça vient des gens
Nous tous enfin
Parce que c'est quoi être français
Pas être parfait, ça non...
Ni compter les générations
Mais regarder le monde
Sous des sourcils froncés
Dire je n'accepte pas
Qu'on se fasse baiser bêtement
Par une poignée de puissants
Et leurs foutus laquais
Tous collectivement
Pas par communauté
Mais tous collectivement, hein ?
Arrêtons-nous pour y penser...
Et même moi qui ne suis ni riche ni pauvre
Ni vieux ni jeune
Ni femme ni immigré
Ni le fils de quelqu'un
Ni même un fils de pute
Moi qui n'ai rien à défendre
Ni faute à imputer
Moi qui n'ai presque eu que l'occasion d'aimer
Je vous vomis tout pareil
Ça devrait inquiéter
Ton putain d'appareil
De stratèges affûtés Manu
Ça devrait ... même si on est maladroit
Le vent tourne mon gars!
Un jour la rue ne pardonnera plus
Un jour les gens te pardonneront pas
Déconne pas manu...
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