J'aimerais qu'on m'traite comme un aigle dominant le ciel
Qu'on m'regarde les yeux en l'air, planant sur vos têtes
Qu'on me scrute avec envie et même qu'on me craigne
Admire ma couleur ébène, le noir de mes ailes, mais
Pas l'temps pour les poèmes, t'sais
Qu'ici on t'traite comme la crasse la plus noire, pas comme un riche à la retraite
Et j'vais t'dire une vérité, dans l'marché
J'entends des cris, celui des singes qu'imitent les hommes quand j'me retourne dans le bruit
J'suis un Africain et j'pensais que vous aussi
J'trouve de l'aide parmi les hommes même si certains me renient
J'paye le double le prix du pain, la taxe à payer le mépris
Bastonnade et insultes, dis-moi combien vaut ma vie
Un kahlouche, louche, suis-je un Haratin?
Les flics me coursent, me poursuivent, me carabinent
J'suis bien trop khel pour la mère de ma Samira
J'suis bien trop noir pour le père de ma Karima
Un kahlouche, louche, suis-je un Haratin?
Les flics me coursent, me poursuivent, me carabinent
Hey, trop khel pour ma Samira
Hey, trop noir pour ma Karima
Pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
En rêvant d'être un aigle, la fenêtre est ouverte
Suis-je un homme ou bien un nègre?
Le noir de mes ailes pourtant appelle la liberté
Un Noir ou un Subsaharien, quelle est mon identité?
Des géants comme Fanon ont été accueillis chez vous du temps des colonies
Mais maintenant qu'en est-il?
Voyager de Mensalah à Oujda
Dormi dans des forêts de l'Atlas et ses mouroirs
L'oiseau seul est déplumé et en deuil
Il cherche dans l'horizon, dans les yeux comme un refuge
Une main tendue, celle d'un ami, c'que j'dis
C'est que le noir de mon plumage, je ne l'ai pas choisi
Un kahlouche, louche, suis-je un Haratin?
Les flics me coursent, me poursuivent, me carabinent
J'suis bien trop khel pour la mère de ma Samira
J'suis bien trop noir pour le père de ma Karima
Un kahlouche, louche, suis-je un Haratin?
Les flics me coursent, me poursuivent, me carabinent
Hey, trop khel pour ma Samira
Hey, trop noir pour ma Karima
Pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
Pleure, les corbeaux m'ont dit pleure
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