Ils me sont tous tombés dessus Quand j’leur ai chanté les pâquerettes
Que j’avais acheté pour Arlette Le matin même au bout de la rue.
Si c’est pour nous conter fleurette que tu viens t’enquicher chez nous,
la chanson c’est un truc sérieux Soit tu t’engages, soit tu t’en fout.
Alors rentre chez toi Et répète cent fois :
J’emmerde les bourgeois et leur gouvernement et puis j’emmerde tous ceux qui sont pas militants
parce qu’ils ont pas les couilles le dimanche matin de v’nir se geler les burnes à la manif’ du coin.
Après j’me suis fait rouer de coups Quand j’ai essayé ce poème
Que j’avais écrit pour la même Qui m’avais value le courroux.
Des piliers de ce bar qui trônent En ayatollah du comptoir
Prend position mon p’tit bonhomme.T’écris d’la merde, deviens anar’.
Alors rentre chez toi et répète mille fois:
J’emmerde les bourgeois et leur gouvernement et puis j’emmerde tous ceux qui sont pas militants
parce qu’ils ont pas les couilles le dimanche matin de v’nir se geler les burnes à la manif’ du coin.
Enfin ils m’ont refait l’portrait. Façon Guernica mais en pire.
T’as pas la haine t’as rien à dire. T’as pas de révolte et tu fais chier.
Pourtant j’croyais qu’on étaient frères. Frères de comptoir, frères de chanson
et qu’on partageait dans la bière les coups de gueule et les frissons.
Autour d’ma caisse en bois ils ont chanté une dernière fois :
J’emmerde les bourgeois et leur gouvernement et puis j’emmerde tous ceux qui sont pas militants
parce qu’ils ont pas les couilles le dimanche matin de v’nir se geler les burnes à la manif’ du coin…
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