J'écris l'amour meurtri, le temps qui fait mal ou qui triche
L'horloge qu'on récupère au fond d'une poubelle de tri
J'écris l'amour, dont l'Homme a fait le sacrifice
Quand au hasard d'un détour il a choisi de tout détruire
J'écris ma honte face au vieux cèdre, présent depuis des millénaires
Dont le bois va servir à faire des étagères
L'amour pour les peuples autochtones chassés de leur forêt
Par les tractopelles de Monsieur Bolloré
J'écris ma honte aux réfugiés, ceux-là même qu'on nomme « les migrants »
Faisant semblant d'omettre que les mots sont importants
Ce sont nos guerres, nos idéaux colonialistes, pourtant
Ce sont leurs morts, tués au nom de nos principes
J'écris le courage de celui qui se retire
Au marin qui quitte le port sans savoir s'il pourra revenir,
J'écris demain pour celui qui résiste
Le chagrin du prisonnier, et le sourire de l'Homme libre
Et pour ces animaux en cage, toujours beaucoup d'Amour
Puisque de toute leur existence, ils ne verront jamais le jour
À leurs copains dans les cirques, les élevages, les abattoirs
Mais en vouloir à ce monde, c'est en vouloir à notre miroir
L'être humain a encore tellement de choses à apprendre
Parce que prendre soin de nous, c'est aussi prendre soin d'eux
Amour pour ceux qui savent que « couper la viande »
Se prononce comme « couper la vie en deux »
Et encore de l'amour pour ces immenses eucalyptus
Plantés par la main de l'homme, pour en faire des prospectus
Ô grand arbre, est-ce une consolation
Ton bois fera du papier pour ces livres contre la déforestation
J'écris les larmes de la terre abreuvée de pesticides
À coups de lobbys influents dans les rangs de l’hémicycle
"Et jusqu'à quand la sécheresse ?" questionne le paysan
Combien de litres de larmes pour arroser mon champ
Amour, pour cette bande de copains autour d'une table ronde
Qui se demandent comment ils pourront soigner le monde
Et qui décident d'agir, d'abord à leur échelle
Il est un premier grain de sable qui deviendra le Sahel
Mais faire sa part ne suffit plus, mon petit colibri
Demain il sera trop tard pour éteindre l'incendie
Je voudrais plus de cœur, j'fais pas confiance aux machines
J'écris l'Amour avec le A de Anarchie
J'écris le froid, le vent, la pluie
J'écris la douleur et l'oubli
Comme des cadeaux
(Être radical, c'est prendre les choses à la racine)
De la Vie
(J'écris l'Amour avec le A de Anarchie)
Demain se prépare aujourd'hui
Le plus beau de tous les défis
C'est un cadeau
(Coeur qui balance entre Résistance et Utopie)
De la Vie
(J'écris l'Amour avec le A de Anarchie)
Amour, pour ceux qui trouvent la force de tout quitter
Leur patron, leur confort, leur petite vie bien meublée
Qui se mettent en danger pour apprendre comment résister
Et qui redonnent du sens au mot « humanité »
J'écris l'amour pour tous ces cœurs un peu perdus, exclus
D'une société insipide qui ne leur ressemble plus
Amour, pour ces gestes, ces attentions, ces petits riens
Qui font les trésors de notre quotidien
Pourquoi l'amour, je te le demande, pour tous ces produits qu'on achète
Qui viennent de l'autre bout du monde, en avion ou par cargos
Pour tout ce que l'on consomme, ou bien pour tout ce que l'on rejette
Pour ces décharges sauvages qui dégueulent dans le gave de Pau
Pourquoi l'Amour, pour ces mômes qui perdent la vie dans les mines de cobalt
À fabriquer mon téléphone portable
De l'amour pour notre eau potable, qui nous est si précieuse
Et qu'on gaspille pour faire refroidir des foreuses
Y'a des usines partout, les Hommes sont à genoux
Les paysans de l'autre bout du monde cultivent leur blé pour nous
Alors, ouais, tout ça nous semble abjecte
Mais l'Europe a déjà perdu les 4 cinquièmes de ses insectes
Amour, 200 espèces qui disparaissent chaque jour
Amour, puisque l'on vient d'atteindre le point de non-retour
Urgence, partage, secours, réalité
Cédric Herrou condamné pour délit de solidarité
Amour ! Au nom de toutes choses qui sont impalpables
Que l'on ressent avec le cœur quand on est vulnérable
L'Être humain est-il réellement pardonnable
Ou sommes nous tous victimes avant d'être coupables ?
Amour, pour les artistes dont je croyais partager les combats
Au nom de tous les rêves qu'ils ont fait naître en moi
Imaginez seulement l'ampleur de mon désarroi
Quand je les vois signer des pubs pour du Coca-Cola
Mais de l'amour quand même, puisqu'en offrir est un devoir
À tous ces gens qui s'égarent sur le chemin du « avoir »
Amour pour toi, camarade, je sais que tu fais ce que tu peux
Que le Monde est malade et que tu voudrais qu'il aille mieux
Mais voilà ça implique des sacrifices, des choix de vie
Et de comprendre que demain se construit aujourd'hui
C'est quand on aime et quand on donne qu'alors on s'enrichit
J'écris l'Amour avec le A de Anarchie
J'écris le froid, le vent, la pluie
J'écris la douleur et l'oubli
Comme des cadeaux
(Être radical, c'est prendre les choses à la racine)
De la Vie
(J'écris l'Amour avec le A de Anarchie)
Demain se prépare aujourd'hui
Le plus beau de tous les défis
C'est un cadeau
(Coeur qui balance entre Résistance et Utopie)
De la Vie
(J'écris l'Amour avec le A de Anarchie)
J'écris l'Amour pour tous ces mômes qui n'ont rien demandé
Débarquent sur une planète fragile, déjà bien abîmée
Contraints d'appartenir à une espèce suprémaciste
Une espèce qui s'injecte du poison dans les racines
Pourtant l'amour est dans la plante qui se dresse avec alacrité
Et qui lutte, qui s'oppose à la gravité
Son combat dure chaque instant, elle le mène en silence
Regardes-la nous apprendre le sens du mot résilience
Amour pour les milliards d'humains ici présents
Nous qui nous sommes multipliés par 7 en 120 ans
Mais les richesses de l'Occident sont source de souffrance
Ailleurs on exploite l'autre au nom de notre croissance
Les peuples sont asservis, étouffés par la misère
La méditerranée est devenue le plus grand des cimetières
Et pour tout ça, l'amour, pas sûr que ça suffise
Un grand singe meure quand un enfant mange un kinder Suprise
Y'a plus d'oiseaux nulle part, ni sur les branches ni dans les cieux
Avec le temps les printemps sont devenus silencieux
On voulait vivre en harmonie, perpétuer les rituels
Mais à paris on peut déjà louer des robots sexuels
J'écris l'Amour pour notre jeune et doué président
Au nom de tous les « riens », au nom de tous les fainéants
Je vous souhaite d'être heureux, Monsieur, de tout mon cœur
De connaître le bonheur simple d'un jardin qui change de couleur
De vous éloigner des chiffres et de retrouver l'équilibre
Le seul moyen d'être libre, c'est de faire partie du cycle
Les paroles en plastique finissent à la poubelle
Au mieux on les retrouvera dans l'estomac d'une baleine
On est d'accord sur un point, la vie est terriblement belle
Mais y'a peu de chance qu'on change le Monde à coups d'actions individuelles
Alors, unissons-nous, et détruisons ce système
C'est aussi ça l'amour, c'est pas seulement des « je t'aime »
Nous sommes les derniers hommes à pouvoir décider
De dire non à leur idéal, non à leurs puces RFID
Nous sommes les tout-derniers, ouais, désolé d'insister
Mais demain il sera trop tard pour résister
Alors, ressemblons-nous, tentons de faire le bien
Puisque c'est sans doute ce dont le monde a le plus besoin
Au fond et parce que je ne crois plus aux autres solutions
J'écris l'amour avec le R de la révolution
J'écris le froid, le vent, la pluie
J'écris la douleur et l'oubli
Comme des cadeaux
(Être radical, c'est prendre les choses à la racine)
De la Vie
(J'écris l'Amour avec le A de Anarchie)
Demain se prépare aujourd'hui
Le plus beau de tous les défis
C'est un cadeau
(Coeur qui balance entre Résistance et Utopie)
De la Vie
(J'écris l'Amour avec le A de Anarchie)
Alors j'écris l'Amour, le cœur surchargé de peines
Puisque même dans l'alphabet, M est à côté de N....
J'écris le froid, le vent, la pluie
J'écris la douleur et l'oubli
Comme des cadeaux
De la Vie
Demain se prépare aujourd'hui
Le plus beau de tous les défis
C'est un cadeau
De la Vie
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