Voyez comme il est bon, comme il est doux
D′habiter en frères tous ensemble
C'est comme une huile de prix sur la tête
Descendant sur la barbe, sur le col des vêtements
C′est comme une rosée qui descend des montagnes
Là est la vie à jamais, là est la vie à jamais
Ses yeux restaient devant les miens
Ils ne voulaient pas s'en aller
Je leur disais "Allez-vous-en"
Ils restaient là comme s'ils étaient plantés
Et alors, je les ai chassés
À coups de bâton, à coups de pied
Mais il suffisait de les chasser
Pour les voir arriver au grand galop
Pour les voir se replanter
Devant mes propres yeux, devant mon propre nez
Alors, j′ai été chercher de l′ail
J'ai pelé des oignons et je les ai fait pleurer
Mais les yeux restaient, ils avaient pris racine
Ils ne voulaient pas s′en aller
Alors, comme je voyais bien
Que je ne pourrais pas les chasser
Je les ai laissés entrer chez moi
Ils ont mangé à ma table mon pain
Et ont partagé tout ce que j'avais
Surtout tout ce que je n′avais pas
Alors, ces yeux-là sont devenus les miens
Et les miens sont devenus ceux-là
Voyez comme il est bon, comme il est doux
D'habiter en frères tous ensemble
Car l′amour est la totale totalité
Totalisant totalement le tout, tout le temps
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