Tityre, tu patulae recubans sub tegmine fagi
Silvestrem tenui musam meditaris avena
Nos patriae fines et dulcia linquimus arva
Nos patriam fugimus, tu, Tityre, lentus in umbra
Formosam resonare doces Amaryllida silvas
Assis sous le couvert d'un large hêtre
J'essaie un air sylvestre sur ma flûte champêtre
Étendu sous l'ombrage, heureux et nonchalant
J'apprends à la forêt à redire dans le vent
Le doux nom d'Amaryllis
Tandis que Melibée se fait un sang du diable
Vois, je presse pour toi un gros et gras fromage
Il chante un ramier dans le frais du bocage
Et le coeur des forêts murmure, en son langage
Le doux nom d'Amaryllis
Les abeilles de l'Hybla butinent la fleur du saule
Et leur bourdonnement nous invite au sommeil
La caille, la tourterelle, font gémir l'air si pur
Du haut de ce grand orme, orchestrent la nature
Amaryllis
Tes chèvres, Melibée, ne broutent plus le cytise
Pourquoi t'en vas-tu à Rome où les transports
Ont plus de violence que chez nous, en campagne
Là où les campanules hululent tendrement?
Qu'est-ce qu'elles hululent, les campanules?
Le doux nom d'Amaryllis
Repose-toi, Melibée, sur ce lit de feuillage
Avant de t'engager sur la via Appia
Ils sont fous, tu verras, ils sont fous, ces Romains
Ils vivent comme des barbares, car ils ne savent point
Seulement prononcer le doux nom d'Amaryllis
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