Quand j'prends la dernière rame
J'suis tout comme le naufragé
Mes poumons ils sont en panne
Ils ont besoin d's'aérer
Je rêve de blanches baleines
D'ambre gris dans la mousson
Pourtant j'cours à perdre haleine
Avant qu'ferme le portillon
L'métro c'est mon cachalot
Qui aurait pas connu les flots
Heureux les navires
Qui voient l'horizon
Autour d'eux en rond
C'est à ça que j'aspire
J'aime pas l'téléphone
Y a trop d'numéros
Je n'connais que celui d'ma môme
Il est tout plein de zéros
Elle a l'âme sauvage
Son lit c'est notre plage
Je hais le ciel de Paris
Il est noir tout plein de suie
Et dire que les alizés
L'auraient tout d'suite balayé
Il d'viendrait tout azuré
Le bois s'rait plein de palmiers
Sur lesquels iraient grimper
Tous les matins les rentiers
Et leurs chiens pourraient pisser
Tout autour des cocotiers
Heureux les navires
Qui voient l'horizon
Autour d'eux en rond
C'est à ça que j'aspire
J'aime pas l'téléphone
Y a trop d'numéros
Je n'connais que celui d'ma môme
Il est tout plein de zéros
Elle a l'âme sauvage
J'ai comme des bruits dans la tête
J'ai d'étranges distractions
Il paraît qu'on va me mettre
Dans un petit cabanon
J'souhaite qu'il soit sur pilotis
J'dis ça à cause des fourmis
Et des p'tites bêtes du pays
Qui veulent entrer dans ma tête
Les p'tites bêtes c'est pas si bête
J'en ai tout plein mon plafond
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